Alain CASALE est mort mardi 19 Mai 2020.

L’Union Locale CGT du 15ème arrondissement de Paris, qu’il a dirigé de 2001 à 2015, est en deuil.

Nous adressons à sa famille et à tous ses camarades de lutte nos condoléances.

Victime du Covid 19, Alain s’est battu 50 jours contre la maladie dans le service de réanimation de l’Hôpital de Jossigny. Quelques jours plus tôt nous apprenions qu’il avait enfin été extubé, l’espoir revenait.

Les souvenirs avec Alain nous reviennent les uns après les autres.

Pendant 15 ans, Alain a sillonné les entreprises du 15ème à la rencontre des salariés et des militants syndicaux, animé la vie de l’Union locale et s’est engagé dans toutes les luttes, grandes ou petites, plaçant son action dans une activité quotidienne au service des travailleurs pour leurs revendications, pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, pour le rejet de la misère, du racisme qui lui faisait horreur, pour la solidarité internationale et l’émancipation du genre humain.

Que ce soit dans les réunions syndicales, les formations données aux militants, les Commissions exécutives, les discussions devant les métros et à la porte des entreprises, Alain expliquait, pratiquait « l’analyse concrète de la situation concrète » avec rigueur et pédagogie, et cherchait à rassembler. Alain a connu les amères désillusions du programme commun, il en gardait au fond du cœur une sombre meurtrissure. Il n’appréciait pas les idées toutes faites, les rengaines à la mode, y compris dans les organisations de la classe ouvrière.

Postier, fonctionnaire, une grande part de sa vie militante a été consacrée au Syndicat des postaux de Paris et à la Fédération des PTT. Nous retrouvons dans ses écrits l’exigence de clarté dans les orientations de la CGT. Il rappelait souvent l’historique de la liquidation des PTT et de la privatisation rampante de la Poste et de France Télécom, depuis la loi Quilès de 1991, Ministre socialiste, en passant par l’ouverture du capital de France Télécom de Jospin en 1997. Qui a mis en branle la « machine à broyer » ?

Alain ne se payait pas de mots, il ne trichait ni avec les autres, ni avec lui-même. C’est pour cette raison qu’il s’est levé contre le tournant réformiste dans les années 90 au sein de la CGT et du PCF, bataillant âprement pour défendre ses convictions. En retour, on ne lui a pas fait de cadeau. Alain a connu l’étiquetage, la mise à l’écart, au sein même de son organisation. Il en a beaucoup souffert. Quand il a demandé à réintégrer La Poste au bureau du Louvre en 1997, il a alors connu la discrimination syndicale, les petits maîtres ne lui ont épargné aucune vexation, ne lui proposant que des placards.

 Malgré cela, Alain a continué avec opiniâtreté à organiser à son niveau les combats de la classe ouvrière, pour la défense de la sécurité sociale, des retraites, des services publics, contre la Constitution européenne en 2005, dans les luttes quotidiennes des travailleurs du 15ème.

Aujourd’hui nous sommes comptables de l’action d’Alain qui se perpétue dans notre action et nous impose d’essayer d’en être dignes. C’est ce qui fait que le sens de l’action d’Alain soit aussi le nôtre.

Les obsèques d’Alain se tiendront dans l’intimité familiale, condition dictée par les règles de confinement dues à l’épidémie du Covid 19. L’analyse d’Alain sur la période très particulière que nous vivons nous manque. Nous transmettrons à sa famille les témoignages de condoléance des camarades qui nous parviennent. Le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre est de prolonger son combat dans nos luttes.
Joran JAMELOT

Secrétaire de l’Union Locale des Syndicats CGT du 15ème Arrondissement de Paris