Appel des URIF CGT, FSU, Solidaires et de l’UNEF et de l’UNL
Alors que la situation sanitaire est explosive, que des contaminations s’accélèrent, particulièrement avec les variants du virus et qui touchent de plus en plus de personnes, une surmortalité est constatée proportionnelle aux inégalités sociales ou territoriales
Depuis plus d’un an, aucune annonce gouvernementale ne témoigne d’une prise de conscience des raisons objectives de ce troisième confinement nationale qui ne dit pas son nom. Pas un mot sur ce qui a conduit les hôpitaux publics et les services de santé en général à être au bord de l’implosion.
Les URIF alertent, depuis des mois, sur les suppressions de moyens notamment dans les hôpitaux de l’AP-HP impactés par de multiples fermetures de lits, de suppressions de postes tous grades confondus, le gouvernement continue à mener à terme sa politique d’austérité en fermant des Hôpitaux comme BICHAT, BEAUJON, et l’HOTEL-DIEU vendu à la découpe au groupe capitaliste NOVAXIA, ceci au détriment de l’accès aux soins pour y installer des commerces.
Les URIF exigent la réouverture immédiate des 100 lits équipés, prêts à l’emploi, à l’hôpital Hôtel-Dieu (Paris), ainsi que des 40 lits à l’hôpital Jean Verdier (Seine-Saint-Denis).
La réalité est sans appel, les déprogrammations de soins et d’actes chirurgicaux se multiplient et de nombreux patients atteints de maladies graves voient leur prise en charge retardée mettant en péril leur chance de guérison. Les personnels soignants sont épuisés, exposés et, souvent, tellement en sous-effectif qu’ils renoncent à protéger leur propre santé.
Il en est de même pour les annonces concernant l’Education nationale, pas un mot sur les suppressions de classe contre lesquelles les personnels se mobilisent en ce moment, pas un mot contre les suppressions de postes alors que le nombre d’élèves va augmenter à la rentrée prochaine. Pas un mot sur les classes qui expliquent les difficultés rencontrées pour exercer des missions de service public de qualité et pour protéger et faire respecter les consignes sanitaires de l’ensemble de la communauté éducative. C’est un plan d’urgence massif, pour l’emploi dans l’éducation et les universités qui est plus que nécessaire !
Pas un mot en direction de la jeunesse sacrifiée qui souffre et peine à survivre avec des aides dérisoires. Au lieu de cela, les familles vont devoir gérer, du jour au
lendemain, un nouveau calendrier de vacances scolaires. Elles risquent d’être confrontées à de multiples difficultés pour concilier la garde de leurs enfants et la poursuite de leur activité professionnelle.
Rien n’est prévu pour éviter que la majorité des parents en télétravail et particulièrement les femmes ne soient dans l’obligation de conjuguer cours à la maison, garde d’enfants et travail.
Dans ce cadre, les Unions Régionales d’Île-de-France CGT-FSU-Solidaires, avec l’UNEF et l’UNL appellent les salarié.e.s du privé comme du public, la jeunesse, les retraité.e.s et privé d’emploi, à mobiliser pour défendre les emplois, les salaires, les conditions de travail, menées par les travailleur-ses notamment de la Culture, ainsi que ceux de la Santé, de l’Education nationale, des étudiants, du médico-social, des entreprises électriques et gazières, et de la RATP, des raffineries, du commerce,
Les Unions Régionales CGT-FSU-Solidaires, et les organisations de jeunesse Unef et Unl appellent l’ensemble des salariés, étudiants, lycéens à manifester le 23 avril à Paris, à 14H, place d’Italie en direction de la Bastille.
Pour exiger le retrait de la « réforme » de l’assurance chômage et pour l’emploi avec les salariés du spectacle, avec les précaires et chômeurs, de la santé, en convergence avec toutes les entreprises en luttes
Cette mobilisation est un point d’appui pour construire et amplifier les mobilisations afin de construire de nouvelles journées d’actions dont le rendez-vous annuel de luttes du 1er mai.
Les Unions Régionales et les organisations de jeunesse appellent à faire du 1er mai une grande journée de mobilisation avec une manifestation à 14 heures de République à Nation.
Montreuil, le 9 avril 2021
Télécharger l’appel intersyndical.
Télécharger le tract de l’URIF-CGT.
Télécharger le tract de la CGT Intérim.
Télécharger le tract des fédérations CGT des organismes sociaux, de la fonction publique, du spectacle, de la CGT chômeurs – précaires rebelles et de la CGT Intérim.
Réforme de l’assurance chômage :
1,7 million de travailleurs pénalisés !
La réforme de l’assurance chômage, rejetée par la CGT et toutes les autres organisations syndicales et un temps différée pendant la pandémie, est remise sur les rails au 1er juillet prochain par le gouvernement. Le décret prévoit d’appliquer de nouvelles régressions pour limiter l’accession aux allocations-chômage.
Un récent document produit par l’Unedic pointe l’aggravation des conséquences de cette réforme au-delà de ce que la ministre du Travail avait daigné admettre.
Le nouveau mode de calcul du SJR (salaire journalier de référence, d’où est tiré le montant de l’allocation) est destiné à faire des économies sur le dos des salariés parmi les plus précaires, celles et ceux qui subissent l’alternance de contrats de plus en plus courts et de périodes de chômage.
Ainsi ce ne sont pas 800 000 privés d’emploi – ce qui était déjà énorme – qui vont être immédiatement pénalisés, mais plus d’un 1,15 million !
Parmi ces derniers, 80 % seraient des salariés en CDD ou en intérim, quelle que soit leur qualification. La baisse de leurs indemnités atteindrait en moyenne 17 %. Ainsi plus de 360 000 d’entre eux verraient leur indemnisation mensuelle passer de 885 € à 622 €.
Comme si cela ne suffisait pas, l’allongement de 4 à 6 mois des seuils d’ouverture des droits à indemnisation ajoute encore une nouvelle régression.
Cette mesure entrerait en vigueur à une date imprécise fin 2021 ou début 2022, et constituerait une perte sèche ou un recul de droits pour presque 500 000 personnes. Les moins de 26 ans seraient surreprésentés dans cette catégorie lésée.
La dégressivité des indemnités des cadres prévue elle aussi par la réforme accentuerait les régressions, touchant, dès l’an prochain, près de 50 000 privés d’emploi dont principalement des plus de 50 ans et dans un contexte de plans sociaux massifs qui se profilent. Cette mesure inefficace pour le retour à l’emploi a déjà été en vigueur et a été supprimée en 2001. Outre son inefficacité, cette mesure est dangereuse. En effet, elle incite à accepter des emplois moins qualifiés, occupant alors la place de salariés qualifiés de manière adéquate pour lesdits emplois. Elle est également injuste car elle sanctionne les personnes qui ont le plus de mal à retrouver un emploi, notamment les plus âgées.
En revanche, le projet dédouane les employeurs qui usent et abusent des contrats courts dans les entreprises, avec un micro bonus-malus sur les cotisations patronales, limités à quelques secteurs, et qui n’entrerait en vigueur qu’en… septembre 2022.
Au total, ce sont bien près de 1,7 million d’allocataires qui vont perdre totalement ou partiellement des droits, alors que 6 chômeurs sur 10 n’étaient déjà pas indemnisés avant la crise.
Rappelons que sur les 6,4 millions d’inscrits à Pôle emploi, seuls 2,6 millions perçoivent une allocation. Ajoutons que 1,7 million de personnes – souvent des femmes et des jeunes – ne sont pas inscrites et actuellement survivent avec des aides notamment alimentaires.
La CGT exige des aides d’urgence sans condition et immédiate pour les dizaines de milliers d’apprentis sans employeurs, les étudiants ou jeunes à la recherche d’un emploi inaccessible particulièrement en période de pseudo-confinement. Les conditions d’ouverture de droits à l’assurance chômage doivent être supprimées pour ces jeunes, particulièrement pour ceux qui sont primo-demandeurs.
Avec la réforme Borne, près de 200 000 personnes verraient leur accès à l’indemnisation retardé d’un an, et en grande majorité, ce sont des moins de 25 ans, qui cumulent déjà emplois précaires et petits salaires totalement décrochés de leur qualification.
Une décision immédiate s’impose :
retrait de la réforme de l’assurance chômage
La CGT refuse ces nouveaux reculs en matière de droits sociaux et garanties collectives et se mobilise pour obliger le gouvernement à retirer sa réforme, comme il a été obligé de le faire sur la retraite à points dont les objectifs étaient les mêmes : baisse des droits et des pensions.
De très nombreux travailleurs et travailleuses dans le spectacle et la culture, avec des travailleuses et travailleurs précaires de différents métiers, sont entrés en mouvement et occupent depuis plusieurs semaines près de 100 lieux de culture (théâtres, salles de spectacle).
Les salariés précaires, saisonniers, intérimaires, livreurs des plateformes mènent des actions professionnelles pour leur droit au travail, à un salaire juste et à une protection sociale intégrale qui les mettent réellement en sécurité.
La CGT appelle à un printemps des luttes aux côtés des salariés qui agissent pour le maintien et le développement de leur emploi et revendiquent leur droit de ne pas basculer dans le chômage.
Elle démontre, à travers la tenue de nombreux bureaux d’embauche dans le secteur privé et public, l’importance des besoins d’emplois à créer.
Elle propose de partager largement les propositions de mise en oeuvre de la sécurité sociale professionnelle et d’un nouveau statut du travailleur salarié qui assurent à chacun le maintien de son contrat de travail et la reconnaissance de ses qualifications et expériences professionnelles tout au long de sa carrière quel que soit son employeur. Cette transformation sociale aboutira de fait à la disparition du chômage et à la mise en place d’une sécurité sociale intégrale couvrant à la fois les besoins et les risques liés à la santé, la famille et au travail.
Celle-ci est totalement finançable en réorientant les aides publiques octroyées aux entreprises particulièrement les plus grosses, sans aucune conditionnalité sociale ou environnementale. Ces dernières empochent les aides, restructurent, licencient, liquident les petites boîtes en sous-traitance en toute impunité.
Il est temps que l’argent disponible et produit par le travail serve à protéger les salariés, les privés d’emploi et les retraités.
Réforme de l’assurance-chômage :
précarité et misère assurées !
Benoît Martin, secrétaire général de la Cgt Paris, revient sur le faux recul du Gouvernement sur la réforme de l’assurance chômage qui va priver des milliers de travailleur•euses des ressources pour lesquelles nous, vous, elles et ils ont cotisé.