Prise de parole UD CGT Paris pendant le rassemblement devant le ministère.

Bonjour !

Je tiens à inscrire cette journée de mobilisation pour la sécurité et la santé au travail dans le mouvement de lutte contre la réforme des retraites.

En manifestant contre le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite, les travailleurs et travailleuses de France montrent leur refus d’un travail mortifère source de souffrances. Et pour cause : selon l’Insee, 25% des hommes les plus pauvres sont déjà morts à 62 ans (« contre » 5% des plus riches). Ce chiffre sera porté à 29% si le projet de gouvernement de recul de l’âge légal à 64 ans est appliqué.

Nous sommes pour le maintien des régimes spéciaux car leur suppression va à l’encontre de la reconnaissance de la pénibilité dans les secteurs concernés et remet en cause l’attractivité des métiers pourtant aujourd’hui en manque chronique de personnel.

Nous dénonçons l’intox du gouvernement sur les questions de santé et de sécurité au travail.

Le gouvernement nous promet que sa loi permettra « d’améliorer la prise en compte de la pénibilité » par l’abaissement de certains seuils et le déplafonnement des points du Compte professionnel de prévention (C2P). Pourtant, c’est ce même pouvoir politique qui a supprimé, à peine arrivé au pouvoir en 2017, 4 des 10 critères de pénibilité (les postures pénibles, le port de charges lourdes, les vibrations mécaniques et les risques chimiques) initialement censés permettre aux salarié.es exposé.es de partir jusqu’à 2 ans plus tôt à la retraite. Et les pénibilités des métiers féminisés ne sont toujours pas prises en compte.

Beaucoup de séniors sont usés par le travail. Beaucoup sont au chômage. Souvent, sont prononcées l’inaptitude, l’incapacité, l’invalidité.

En 2019, un fin connaisseur des questions de retraites déclarait : « Tant qu’on n’a pas réglé le problème du chômage dans notre pays, franchement ça serait assez hypocrite de décaler l’âge légal. Quand aujourd’hui on est peu qualifié, quand on vit dans une région en difficulté industrielle, quand on est soi-même en difficulté, qu’on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver à 62 ans. C’est ça la réalité de notre pays. » Vous l’avez reconnu, il s’agit d’un certain Emmanuel Macron !

La réforme des retraites est une loi de régression sociale qui a été promulguée sans avoir été votée par l’Assemblée nationale ! Nous sommes aussi dans une régression démocratique ! Nous visons la non-application de cette loi et nous exigeons son retrait ! La lutte unitaire se poursuit ! Nous appelons à réaliser un 1er mai historique ! Et donc, un rendez-vous massif ce lundi à 14H, place de la République !

Et vive la retraite à 60 ans, grand maximum !

La retraite, à 60 ans, on s’est battu pour la gagner…