Après quatre mois de mobilisation des gilets jaunes rythmée et de journées de grève et de manifestations syndicales, le président de la République et son gouvernement ne répondent pas aux attentes d’une partie de la population, que ce soient des privés d’emploi, des salariés ou des retraités. Non seulement ils n’entendent pas leurs justes revendications, mais ils ont recours à une politique de répression policière systématique, une violence d’État au service du grand capital pour servir les plus riches et attiser chaque jour un peu plus la haine et le rejet des institutions.

Le mouvement des gilets jaunes est né du refus de l’augmentation des taxes sur le gazole, et il a permis de mettre en lumière le fossé qui s’élargit d’année en année entre les plus aisés soutenus par nos gouvernants et le reste de la population. Il a aussi révélé qu’un grand nombre de revendications portées par ces « invisibles » désormais revêtus de jaune fluo ne sont pas éloignées des revendications de la CGT.

Nous pensions que cette révolte populaire allait interpeller le pouvoir, le freiner dans la mise en œuvre de ses réformes qui sont en réalité des contre-réformes, lui ouvrir les yeux, lui rappelant qu’il est là pour aider les plus fragiles, mais en fait rien de tout cela. Bien au contraire, on enfume les gens avec un grand débat fort médiatisé, souvent avec la complicité de journalistes oubliant trop facilement qu’ils sont là pour informer de manière objective et non pas pour servir la soupe à Macron et au grand capital.

Nos gouvernants continuent d’avancer, de mettre en œuvre une politique ultralibérale qui alimente un peu plus chaque jour le cortège des laissés pour compte, de donner à penser que la lutte des classes est devenue ringarde, de faire croire aux classes intermédiaires qu’elles sont devenues les premiers de cordée et aux moins aisés qu’il coûtent de l’argent à la classe dite dominante.

Ce mouvement, qui pouvait paraître difficile à cerner au début et dont la CGT a eu du mal à se rapprocher tellement les revendications étaient diverses et variées, est en fait un mouvement classique à travers lequel les gens aspirent à vivre dignement du fruit de leur travail ou de leur pension de retraite.

La mobilisation, ancrée maintenant depuis quatre mois, peine toutefois à s’élargir au sein des entreprises. Or nous savons que pour gagner face au capital, il faut inscrire les luttes durablement dans l’entreprise en bloquant l’outil de production.

Les réformes qui se profilent doivent être l’occasion pour nous d’engager le débat avec les salariés, de faire adhérer le plus grand nombre d’entre eux à la lutte des classes pour faire reculer ce patronat revanchard et son zélé serviteur Macron, qui grappillent l’un après l’autre des centaines de conquis sociaux. Pour être plus nombreux et renforcer ainsi une CGT de lutte et de classe, afin de défendre les conquis sociaux et d’en gagner de nouveaux.

Fred Paré

bureau de l’UD