Une action symbolique à une date symbolique.
Aujourd’hui, nous fêtons les 100 ans de la mort de Gustave Eiffel.
Les salarié-es de la Tour Eiffel se mobilisent pour dénoncer la gestion actuelle qui mène tout droit la Société d’Exploitation de la Tour Eiffel (SETE) dans le mur.
Si la presse a fait écho de cette date anniversaire, rien sur la fermeture du monument et encore moins le mouvement social des salarié-es qui en est à l’origine. Vous trouverez le communiqué des grévistes expliquant toutes les raisons de cette grève ci-dessous.
COMMUNIQUE des salarié-es de la TOUR EIFFEL, en grève !
La Tour Eiffel restera fermée aujourd’hui, suite à un mouvement social.
Une action symbolique à une date symbolique.
Aujourd’hui, nous fêtons les 100 ans de la mort de Gustave Eiffel.
Les salarié-es de la Tour Eiffel se mobilisent pour dénoncer la gestion actuelle qui mène tout droit
la Société d’Exploitation de la Tour Eiffel (SETE) dans le mur.
Un contrat de délégation de service public, lie la Tour Eiffel à son propriétaire et principal actionnaire,
la Ville de Paris, pour la période 2017-2030.
Dès le départ, les organisations syndicales ont dénoncé un modèle trop ambitieux et intenable (sous-
évaluation des budgets travaux, sur-évaluation des recettes basées sur des objectifs de
fréquentation annuelle de 7,4 millions de visiteurs !!!!) Ce modèle est basé sur des niveaux de
fréquentation jamais atteints, symbole d’un sur- tourisme décomplexé !
Le modèle économique était basé sur une augmentation de 50% du prix des billets en début de
contrat : Cette hausse devait servir à financer les travaux jusqu’en 2023, et permettre à la Ville de
Paris de multiplier par 6 ou 7 le montant de la redevance par la suite (de 8 à 50 millions par an). Nous
avions dénoncé le mode de calcul de cette redevance qui devenait confiscatoire au-dessus d’un
certain niveau de recettes (80% étaient alors reversés en redevance)
D’un modèle intenable nous sommes arrivés à un modèle invivable !
En effet, la SETE est confrontée à deux problématiques :
- D’une part la période COVID a amputé le monument d’importantes recettes issues de la
billetterie. Le résultat d’exploitation sur la période 2017 -2021, affiche une perte proche des
100M €, contre un bénéfice de 15 M€ initialement attendu. - D’autre part, le montant des travaux à financer, dérive de manière incontrôlée et
insupportable pour les équilibres financiers de la SETE. La dernière estimation du coût des
travaux à réaliser sur le monument atteint 352 M€, en progression de 128 M€ depuis 2019,
principalement pour les postes de peinture, gestion du plomb et ascenseurs nord.
Entre les pertes d’exploitation liées au COVID, et les surcoûts des travaux, on frôle le ¼ de milliard
d’euros !!!!
En parallèle, la SETE devra verser 40 millions à la Ville , fin 2024 et avec le remboursement
programmé des emprunts liés au COVID, la SETE sera en insuffisance de trésorerie dès le 1er
semestre 2025.
Depuis 18 mois, les salarié-es attendent sans succès des propositions de la direction et de la Ville
sur une refonte de modèle économique permettant de remettre à flot la SETE et de pouvoir financer
dans les années à venir un ambitieux programme de conservation du monument emblématique de
la France.
Les organisations syndicale n’ont pas souhaité impacter les visiteurs durablement pendant cette
période de fête (d’où la décision de ne fermer qu’une journée pour montrer la détermination des
salarié-es à défendre leur entreprise) mais si la situation perdure et que la ville refuse de revoir son
modèle de gestion irréaliste, la Tour Eiffel sera fermée pendant la période des Jeux Olympiques.
Nous restons ouverts à la négociation et espérons trouver un accord.
Les salarié-es en grève