Les 25 et 26 avril dernier s’est tenu le 11e Congrès de l’USR Paris. À partir d’un document préparatoire discuté dans les sections syndicales, nous étions près de quatre-vingt à débattre de la situation internationale et des élections européennes, des conséquences des JOP pour les Parisien·nes et bien sûr des revendications spécifiques des retraité·es.
Le contexte international et européen du début de l’année a marqué les débats. L’invasion de l’Ukraine par la Russie et le génocide militaire par Israël dans la bande de Gaza, après l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, sont préoccupants. Et la liste est loin d’être close. Au niveau européen, le Pacte de stabilité interdit aux États de dépasser un certain niveau de déficit et d’endettement, condamnant toute politique de progrès social en Europe. Les droits des retraité·es risquent d’être affectés. Il faut rester vigilant face à la volonté de casse de la protection sociale portée par les libéraux et l’extrême droite européenne.
Durant la pandémie et le confinement, les retraité·es CGT sont resté·es mobilisé·es puis ont participé à toutes les actions confédérales ou unitaires avec le « groupe des neuf », qui fête ses dix ans. Le syndicalisme spécifique mais solidaire s’est traduit par plus de trois manifestations unitaires par an et la participation aux grandes actions aux côtés des actif·ves, notamment contre la réforme des retraites.
L’enjeu de la démarche revendicative doit être de faire la démonstration de l’efficacité du syndicalisme retraité CGT sur la question des pensions, du pouvoir d’achat, de la santé, des services publics ou de la culture. Une démarche appuyée par la diffusion de plus d’une vingtaine de tracts parisiens, qui s’ajoutent à ceux de l’UCR et aux expressions unitaires, avec une présence régulière sur les marchés parisiens.
Des revendications en lien avec la réalité vécue par les retraité·es
Au-delà du bilan, les congressistes se sont attachés à élaborer des revendications spécifiques, comme le logement. À Paris, 8 % des ménages âgés sont mal logés. Le mal-logement se définit par un logement sans sanitaires ou pièce dédiée à la toilette et/ou en situation de suroccupation. Nous revendiquons une véritable politique du logement. Les bailleurs sociaux de la Ville doivent réserver, intra-muros, un nombre suffisant de logements de qualité pour les retraité·es parisien·nes, dont les quittances ne doivent pas excéder 20 % des revenus. Nous refusons aussi l’exclusion de leur logement des salarié·es du public qui partent en retraite.
La question des niveaux de revenus a fait l’objet de riches débats. À Paris, sans surprise, la population âgée connaît un taux de pauvreté nettement plus important dans son quart nord-est, les arrondissements les plus pauvres. 6 % des Parisien·nes âgé·es vivent avec une allocation de solidarité et sont sous le seuil de pauvreté. Pour la CGT, il faut indexer les pensions sur les salaires et pas de pension en dessous du Smic à 2 000 €.
Il faut repenser l’accessibilité des transports : les retraité·es doivent pouvoir se déplacer sans contraintes. Nous revendiquons des transports fluides, ponctuels et gratuits pour les retraité·es, et sans conditions. D’autre part, parce que la désertification médicale s’étend dans la capitale, nous revendiquons la création ou la réhabilitation dans chaque arrondissement de Paris de centres de santé municipaux pluridisciplinaires pratiquant le tiers-payant. Par ailleurs, les services publics doivent répondre aux valeurs de la République, avec utilité sociale et réponses aux besoins. La présence humaine y est fondamentale.
Enfin, l’accès à la culture est source de bien-être. Nous revendiquons pour les retraité·es parisien·nes l’attribution gratuite de la carte Paris Musée ainsi que des tarifs préférentiels pour accéder aux théâtres et aux cinémas de la capitale.
Une USR plus forte contre les idées de l’extrême droite
À chaque congrès, nous reposons ce problème : à Paris, le nombre de syndiqué·es baisse. Il faut donc convaincre les jeunes retraité·es que leurs revendications s’inscrivent dorénavant hors de l’entreprise. Elles impliquent un engagement sur les lieux de vie. Le statut de retraité n’exonère pas de lutter. Dans ce sens, la présence et les interventions des camarades de l’UD ont été appréciées.
Enfin, l’instrumentalisation de la précarité, l’absence de réponses aux besoins nourrissent le terreau de l’extrême droite et engendrent la banalisation de ses idées. En France, le RN est en embuscade, alimenté par des politiques régressives, antisociales et antidémocratiques développées par les gouvernements successifs. Il faut l’affirmer haut et fort : nous combattrons sans relâche les partis d’extrême droite.