Le pouvoir avance à marche forcée pour imposer sa politique à coups de 49.3. L’enjeu : faire payer les crises du capitalisme aux peuples et à celles et ceux qui travaillent ou qui en sont privés. Après la réforme par décret de 2020 qui avait allongé la durée minimale de travail pour ouvrir des droits à l’allocation chômage, la réforme adoptée, qui s’appliquera dès le 1er février 2023, modulera les allocations suivant la conjoncture économique. Le but est évidemment de moins indemniser, moins longtemps, et de faire pression pour contraindre à accepter n’importe quel travail sous peine de voir ses allocations réduites, voire supprimées.
Le patronat se délecte de cette nouvelle loi qui lui offre une ristourne de quatre milliards d’euros sur les cotisations et lui permettra de mettre la pression en refusant de répondre aux légitimes revendications d’augmentations de salaire. Non content d’en rester là, le gouvernement annonce dans la foulée sa volonté d’allonger le temps de travail en jouant sur l’âge de départ à la retraite et la durée de cotisation.
UN PATRONAT INSATIABLE ET PARASITE
Pourtant, les assistés sont bien les actionnaires et le patronat, drogués et accros à leur rente, qui empêchent le développement des services publics et plongent le pays dans un état de délitement jamais connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour cela, ils sont aidés par les voix des parlementaires macronistes, de la droite et de l’extrême droite, cette dernière défendant systématiquement un patronat véreux quand il n’est pas mafieux, au détriment du monde du travail. Loin des politiques populistes, réactionnaires, démagogiques, le monde du travail aspire à vivre mieux et exige son dû. Depuis plusieurs mois, des luttes éclatent partout dans le pays, très souvent avec succès, pour exiger des hausses de salaire dans un contexte d’inflation galopante. Des raffineurs à EDF, de Géodis à Yara en passant par une multitude de petites entreprises, partout les salarié·es qui se mobilisent collectivement prouvent que la lutte paie.
LA CGT DOIT SE METTRE EN MOUVEMENT ET SE RENFORCER SUR LES LIEUX DE TRAVAIL
Le gouvernement veut maintenant reculer l’âge de départ à la retraite à 65 ans. Non pas pour équilibrer les caisses de retraite mais bien pour financer les baisses d’impôts des entreprises et pour inciter les salarié·es à se tourner vers les complémentaires et autres produits assurantiels que lorgnent avec avidité actionnaires et fonds de pension. Les capitalistes sont dans une fuite en avant permanente. Ils n’ont plus aucune solution pour restaurer leurs taux de profit. Nous, au contraire, nous avons plein de propositions pour sortir de la crise. À nous de les mettre en mouvement et de les faire vivre collectivement au plus près des lieux de travail. La bataille des retraites s’engage à nouveau. Soyons offensifs, ne nous contentons pas de faire reculer gouvernement et patronat. Faisons aboutir les revendications : la retraite à 60 ans maximum, 37,5 annuités de cotisation, l’augmentation immédiate des salaires, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, la prise en compte des années d’étude et de chômage. Travaillons ensemble à construire un avenir meilleur pour profiter de la vie et pour notre jeunesse qui aspire à une retraite heureuse.
Emmanuel Cottin, UD de Paris
Télécharger Le Travailleur Parisien n° 1247, de novembre-décembre 2022.