Au moment où l’on évoque un hypothétique « monde d’après », force est de constater que nos forces organisées sont en déclin. Même si la lutte d’ampleur menée contre la réforme des retraites a permis de redynamiser en partie nos structures, il n’en reste pas moins que nombre de syndicats CGT sont en difficulté et que nos ressources diminuent. Le bilan présenté lors de notre dernière Commission exécutive est à ce titre on ne peut plus clair. Or, à un moment où le patronat fait feu de tout bois de façon opportuniste pour tirer parti de l’épidémie, les syndicats CGT ont le devoir absolu de se renforcer et de veiller à un suivi attentif de leur état d’organisation. Être au 100 % FNI et au 1 % ne peut plus être cantonné à des slogans de congrès mais être la priorité des camarades en responsabilité.
Trop souvent, les commentaires sur l’actualité, quand ce ne sont pas ceux sur la vie interne de la CGT, occultent la mise en œuvre des indispensables chantiers que sont le suivi de l’« orga » et l’accès pour les syndiqués aux deux droits fondamentaux qui s’ouvrent à eux dès qu’ils sont à jour de leurs cotisations : le droit à l’information et le droit à la formation.
La volonté de s’organiser des travailleurs est très forte, à nous d’être présents
Les attaques conjointes du capital et du patronat sont massives. La précarité explose, le salariat est éclaté, divisé sous l’effet de l’action conjointe des propriétaires des moyens de production et de lois votées par un parlement aux ordres. Les droits des salariés sont constamment attaqués et le besoin de s’organiser collectivement pour faire respecter les droits et les libertés est particulièrement fort. Alors, surtout, ne soyons pas frileux. L’« outil » CGT doit être accessible à toutes et à tous.
Nous vivons une phase nouvelle de crises (de natures diverses) qui secouent le monde. Nous sommes entrés dans un temps de changements, de cassures et de mutations qui durera et qui réserve des situations imprévisibles. Il faut beaucoup d’attention, de modestie, de créativité et un sens de l’initiative approprié pour faire front. Et mettre de l’ordre dans l’orga, c’est notre premier ouvrage. C’est celui de se donner les moyens de la lutte et de la victoire. Car l’envie d’agir collectivement est forte, à nous d’ouvrir en grand les portes de la CGT, à nous de faire de notre état d’organisation (ou de notre qualité de vie syndicale, on l’appellera comme on veut) une priorité dans toutes nos structures.
Emmanuel Cottin