À peine le gouvernement Attal formé, il était pris dans la tourmente. Amélie Oudéa-Castéra devait démissionner au bout de vingt-huit jours, mais elle conservait son poste de ministre des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques. Nous voilà rassurés ! Le temps de cette crise politique, Stanislas, établissement scolaire élitiste, a incarné les dérives de l’entre-soi bourgeois, celles des petits arrangements entre amis fortunés.

Que l’on sorte des beaux quartiers de Paris ou de ceux de Saint-Cloud, néolibéraux et néofascistes conçoivent l’éducation comme un enjeu politique et culturel au service de leurs idéologies. Il s’agit pour eux d’inculquer certaines traditions tout en promouvant le « néomanagement ». Pour eux, c’est aussi un enjeu financier, voire une source de profit via la privatisation de ce vaste secteur.

Pour la CGT, l’école est le lieu de transmission des savoirs et de formation des citoyen·nes du xxie siècle. Elle est un lieu de socialisation ouvert à toutes et tous, où l’égalité et la mixité sont des principes phares. La vie scolaire complète l’école de la vie : chacun·e doit pouvoir y tracer sa route.

Le choc des savoirs prôné par le gouvernement fait penser à la stratégie du choc théorisée par Naomi Klein. Alors que la reproduction des inégalités sociales est une réalité très établie, il n’est pas question de consacrer ce déterminisme social mais de le bousculer. Les groupes de niveau voulus par Gabriel Attal auraient pour effet de cloisonner les élèves, d’organiser un tri social, de faire sortir le plus tôt possible les classes populaires du système éducatif.

Face à la mobilisation de la communauté éducative et des parents d’élèves, la ministre de l’Éducation ne parle plus de groupes de niveau mais de groupes de besoin. Est-ce un simple glissement sémantique ou un recul politique à propos d’une mesure qui ne verra pas le jour ? Le rapport de force le dira. La force du nombre le fera.

Il faut arrêter de déstabiliser l’école publique et le système d’enseignement supérieur et de recherche. Il faut recruter, mieux former, mieux rémunérer les professionnels du monde de l’éducation. Il faut du pèze pour le quatre-vingt-treize, mais aussi du flouze pour le quatre-vingt-douze, de la trésorerie pour Paris, etc., et bien sûr du cash pour les AESH.

Benoît Martin