Le 31 août, l’Union départementale CGT de Paris réunissait les syndicats, les unions syndicales et les unions locales du département en assemblée générale. Le but ? Dresser un bilan provisoire de la mobilisation contre la réforme des retraites et tracer quelques perspectives pour l’année à venir, dans le cadre de nos orientations de congrès.

Un questionnaire avait été adressé aux syndicats et aux unions locales afin que le bilan tiré de la mobilisation de l’hiver et du printemps 2023 soit le plus collectif possible. Les retours ont permis de réaliser une base de bilan chronologique sur les phases du mouvement, et les possibilités réelles de mobilisation et de grève dans les entreprises. Le bilan de ce mouvement, c’est aussi les nombreuses nouvelles adhésions réalisées au cours de ces quelques mois. Ce fut dit à l’AG, ces adhésions sont bien sûr un atout pour la CGT, et en particulier pour notre UD. Elles posent aussi un double défi, celui de l’organisation et de la formation. L’organisation, car chaque syndiqué·e devrait avoir un syndicat, où il ou elle pourrait participer à la vie démocratique de la CGT. Et la formation, car la condition d’existence de cette démocratie syndicale réelle, c’est que l’on donne à chacun et à chacune les outils du débat.

Après les émeutes de l’été

Autre thème important à l’ordre du jour, celui de l’assassinat du jeune Nahel au début de l’été, et des révoltes durement réprimées qui ont suivi. Le débat – nourri – a permis de mettre un éclairage sur la date de manifestations dans toute la France du 23 septembre. Ces marches unitaires entre associations, syndicats et partis politiques ont mis en avant nos revendications contre les violences policières, contre le racisme et pour les libertés, y compris les libertés syndicales. Les difficultés de la jeunesse des quartiers populaires s’ancrent dans les sujets que nous connaissons bien à la CGT : l’abandon des services publics de proximité, le chômage de masse, le travail mal payé, etc. C’est dans ces quartiers que la majeure partie de nos camarades habitent, et dans lesquels ils vivent ces galères au quotidien.

Enfin, il s’est agi de tracer quelques perspectives revendicatives pour l’année à venir, sans préjuger de l’actualité qui viendra bien entendu rythmer les prochains mois, mais en se dotant néanmoins de quelques lignes directrices, dans le respect des décisions du dernier congrès de l’UD, qui s’est tenu en février dernier. Le bilan de notre campagne sur les fortes chaleurs au travail est positif. Les camarades présent·es se sont accordé·es sur le fait qu’il faut continuer et amplifier cette campagne chaque été, avec plus de remontées de terrain, plus de coordination, plus d’appui aux syndicats et aux élu·es.

Les JO en point de mire

La perspective d’une date de mobilisation intersyndicale sur les salaires a été discutée et elle est apparue indispensable. C’est le 13 octobre que nous nous retrouverons avec toute l’intersyndicale réunie.

D’autre part, de nombreux camarades sont intervenus sur la question des jeux Olympiques de Paris 2024 et des conséquences qu’ils auront sur les conditions de travail des Parisiens, mais aussi sur les conditions de vie de manière générale. Pose de congés obligatoires ou interdites suivant les entreprises, télétravail obligatoire, transports en commun congestionnés, ce sont quelques-unes des conséquences directes de ces JO. Mais on peut aussi parler de la saturation des hôpitaux, de l’annulation de nombreuses manifestations culturelles, de la surveillance accrue de la population à force de technologies toujours plus poussées, de la répression probable de manifestations…

La question des travailleurs au service des JO se pose aussi : celle de leurs cadences, de leurs conditions de travail, de l’assouplissement des règles sur le travail du dimanche pour le secteur du commerce. Bref, si les JO vont être à n’en pas douter populaires, il n’en demeure pas moins qu’ils posent des questions à côté desquelles nous ne pouvons pas passer. C’est pourquoi l’Union départementale met en place un groupe de travail spécifique sur le sujet, qui alimentera durant cette année nos syndicats en réflexions et contenus revendicatifs sur les JO.

Notre ssemblée générale s’est ainsi conclue par des perspectives engageantes et une envie de travailler ensemble renouvelée au sein de l’interpro parisien.