L’épisode de guerre déclenché par l’offensive militaire du Hamas contre Israël est le produit d’une situation politique marquée par la poursuite de la colonisation israélienne au mépris du droit international, par le blanc-seing donné aux violences des colons contre la population palestinienne par un gouvernement israélien dominé par l’extrême droite, gouvernement qui, par ailleurs, remet en cause les droits démocratiques des israéliens eux-mêmes.
Cet épisode marque l’échec de la politique israélienne qui vise à marginaliser politiquement le peuple palestinien et celui de la politique étasunienne qui cherche à normaliser, sur le dos des palestiniens, les rapports entre Israël et les régimes arabes.
Le gouvernement israélien mène une guerre contre le peuple palestinien, guerre permanente de basse intensité ponctuée régulièrement par des offensives militaires d’ampleur. Dans ces conditions, le peuple palestinien a un droit à l’autodéfense qui ne peut être contesté, mais qui ne peut s’exercer dans l’attaque délibérée des civils.
Aux crimes de guerre d’Israël, ne peuvent répondre des crimes de guerre palestiniens, que nous condamnons fermement.
De surcroît, le choix du Hamas de s’attaquer aux populations civiles israéliennes ne peut que renforcer la haine entre les deux peuples et, en Israël même, le camp de celles et ceux qui se refusent à toute négociation. Il est suivi de représailles qui aggravent encore la situation de la population de Gaza déjà soumise au blocus israélien et à la gouvernance dictatoriale du Hamas.
Dans cette situation, et au-delà de la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat, la solution passe d’abord par le respect du droit international et des résolutions de l’ONU, qui ont condamné à de nombreuses reprises la politique israélienne et donc par la création d’un État palestinien viable.
Il est temps que la communauté internationale prenne ses responsabilités. En particulier, en ce qui concerne la France, l’alignement de la position française sur la position israélienne est un scandale qui renforce le gouvernement israélien dans sa politique coloniale et mortifère.
Nous dénonçons également l’interdiction de plusieurs rassemblements de soutien au peuple palestinien. La population doit pouvoir s’exprimer dans la rue.
La communauté internationale est la seule force en capacité d’exercer la pression nécessaire pour contrebalancer la puissance militaire israélienne, mettre fin à la politique d’Apartheid et imposer le respect des résolutions de l’ONU. Il n’y aura pas de paix durable sans justice.
Paris, le 11 octobre 2023