Depuis septembre, sous l’impulsion de la CGT, les agent·e·s du Samusocial de Paris se mobilisent pour obtenir de meilleures conditions de travail et des augmentations de salaire. Cette mobilisation, marquée par trois journées de grève très suivies, est l’aboutissement d’un travail de terrain qui a permis de rassembler largement les salarié·es et d’obtenir des avancées.

Face à la dégradation continue des conditions de travail et à une direction sourde aux alertes des agent·es, la CGT Samusocial de Paris a entrepris un travail en profondeur pour organiser la mobilisation. Les militant·es ont multiplié les visites et heures d’information syndicale dans chaque service afin de rencontrer le maximum de collègues, y compris parmi les équipes de nuit, souvent mises à l’écart des discussions en raison de leurs horaires spécifiques. L’objectif était de faire le point sur les revendications et d’unir les agent·es autour d’objectifs communs en matière de salaires et de conditions de travail. Face à une direction incapable de répondre de manière satisfaisante, le syndicat a lancé une grève des agent·es, soutenue par l’intersyndicale.

Trois journées de grève décisives

19 septembre. Première grève et rassemblement de quatre-vingt-dix agent·es devant le siège, le jour d’un CSA. L’interpellation en instance de la directrice générale est annulée, cette dernière préférant échanger avec des journalistes plutôt qu’avec les salarié·es. L’AG évoque la difficulté d’une mobilisation isolée dans le contexte budgétaire et vote une nouvelle date de grève.

26 septembre. La grève s’intensifie. Le numéro d’urgence 115 et les maraudes sont à l’arrêt pendant vingt-quatre heures. Cent vingt agent·es se rassemblent et envahissent le siège. Bien que reçus par la direction générale, aucune réponse ni engagement ne sont donnés, la direction évoquant des contraintes budgétaires. La colère des agent·es monte, et l’AG vote une nouvelle grève pour le 17 octobre, appelant tout le secteur à rejoindre la mobilisation. 

17 octobre. Les agent·es grévistes sont de nouveau devant le siège, rejoints par une cinquantaine de grévistes d’autres structures (Aurore, Croix-Rouge, Alefpa, France Travail, CPAM, GIP Habitat, Onela, BNF, GHU…). Une délégation est reçue par le conseil d’administration et obtient des engagements.

Des victoires pour les agent·es

La mobilisation a permis d’obtenir des engagements de la direction et de l’État sur trois points.

• Respect du cadre réglementaire en matière de santé et sécurité au travail. Un engagement est pris : les « documents uniques d’évaluation des risques professionnels » (DUERP) et les bilans annuels jusque-là inexistants ou partiels seront désormais mis à jour chaque année. Un inspecteur santé et sécurité au travail (ISST) sera nommé. Tout en déplorant la nécessité d’en venir à la grève pour obtenir le respect des obligations légales, le syndicat se félicite d’avancer enfin sur le sujet.

• Extension de la prime Segur pour tou·tes les agent·es. Engagement est pris d’aligner les droits des agent·es du Samusocial sur ceux du secteur privé. Malgré l’incertitude sur le financement de cette mesure, cela représente une reconnaissance importante pour les travailleur·euses du Samusocial, qui intègrent le combat de tout le secteur sur le financement par l’État.

• Renforcement du dialogue social avec la présence des syndicats. Les syndicats et les grévistes ont été reçus par le conseil d’administration en séance. Bien que cela ne soit pas encore définitivement acté, la possibilité d’une présence permanente de représentant·es du personnel au sein de cette instance a été évoquée.

Un mouvement collectif pour tout le secteur social 

La CGT reste vigilante quant à la tenue de ces engagements, et compte poursuivre la mobilisation. Une mobilisation qui s’inscrit dans une démarche plus large de défense des droits des salarié·es du secteur social et médico-social. Les grévistes du Samusocial appellent à une mobilisation plus large, soulignant les problématiques budgétaires communes liées aux engagements de l’État.

Ce mouvement démontre que l’organisation collective et la grève peuvent obtenir des victoires et faire bouger les lignes. C’est un signal fort pour tout le secteur social et médico-social. Il est temps de se mobiliser pour exiger l’amélioration des conditions de travail et des augmentations de salaire.