Au mois de septembre, à partir d’un mot d’ordre national converti en revendications locales, les salarié·es d’Alto-Onsite ont obtenu satisfaction à l’issue d’une mobilisation de neuf jours. Une grève sans précédent.

À la faveur du mouvement national « Bloquons tout ! » du 10 septembre, des salarié·es d’Alto-Onsite – société réalisant de la médiation culturelle et mettant à disposition d’institutions culturelles des outils tels que des audioguides ou de la réalité augmentée – se sont mis en grève reconductible. Leur mobilisation avait pour objectif de dénoncer leurs conditions de travail et les salaires de misère qu’ils et elles touchent, la plupart d’entre elles et eux étant sur des CDI à temps partiel imposé à 80 heures par mois, et ne percevant par conséquent que 780 € par mois.

Leurs revendications portaient donc sur une revalorisation salariale mais aussi sur une compensation financière pour le dress code imposé, une prime de pénibilité et de performance pour les salarié·es des sites exigeants, l’amélioration des conditions de travail et des moyens matériels mis à disposition par l’employeur, et l’amélioration de la communication au sein de l’entreprise afin de sortir de l’isolement et du sentiment d’abandon vécu par les salarié·es.

Une solidarité interprofessionnelle

Plusieurs réunions de négociations avec la direction se sont avérées infructueuses. Pour autant, au fil des jours, la solidarité s’est renforcée. Lors de la réunion de négociations du 16 septembre, qui se tenait au siège de la société à Paris, les salarié·es d’Alto-Onsite ont été accompagné·es par la CGT Métallurgie de Paris, l’Union départementale CGT de Paris ainsi que par la CGT Culture au titre des institutions donneuses d’ordre. En effet, plusieurs établissements du ministère de la Culture ont conclu des marchés de délégation de service public en matière de médiation numériques et audioguides : l’Opéra Garnier, l’Opéra Bastille, les musées Rodin et du Louvre ainsi que le Centre des monuments nationaux, qui gère entre autres la Sainte-Chapelle, le Panthéon, le château de Vincennes et, en région, la cité de Carcassonne ou l’abbaye du Mont-Saint-Michel.

À l’issue des négociations, un accord de fin de grève a été signé le 19 septembre. Les grévistes ont obtenu une augmentation des salaires de 4 % dès le 1er octobre (en attendant de nouvelles négociations en janvier 2026), la participation d’Alto-Onsite aux frais liés à l’obligation d’un dress-code appliquée aux salarié·es de certains sites à hauteur de 25 € par mois, la négociation d’une prime de partage de la valeur au comité social et économique (CSE), des actions contribuant à l’amélioration de la communication au sein de l’entreprise, à celle des conditions de travail, l’application du droit à la déconnexion, la mise en place de fiches de poste, la transparence et la consultation des salarié·es, la fin de la mobilité imposée et de l’immersion de la direction sur les postes de travail.

Syndicalisation en marche

Cette mobilisation des salarié·es d’Alto-Onsite a vu aussi la mise en place d’une caisse de grève en direction de différents secteurs de la CGT, des adhésions à la CGT, et l’idée de la création d’une section a émergé.

Une fois encore, les progrès sociaux n’arrivent qu’à travers le rapport de force et l’organisation des travailleuses et des travailleurs. Les salarié·es d’Alto-Onsite sauront trouver auprès de la fédération CGT Métallurgie, la CGT du Centre des monuments nationaux, du SNMD CGT (Syndicat national des musées et domaines), des unions locales et départementales de la CGT tout le soutien dont ils et elles auront besoin. À Paris comme en région, c’est toute la CGT qui restera mobilisée et vigilante pour que l’entreprise tienne ses engagements.