Rassemblement du 26 septembre près de l’ambassade d’Algérie
Prise de parole de Benoît Martin pour l’UD CGT de Paris
Nous sommes réunis pour une cause qui est tout à fait juste, et grave en même temps. Pour la CGT, pas mal de monde est là : des responsables confédéraux, la secrétaire générale de la fédération de la santé et de l’action sociale, des fédérations de fonctionnaires et d’autres encore. Donc c’est extrêmement important qu’on soit là avec nombre de militantes et de militants, de force ouvrière également, pour dire non à cette condamnation à la prison, 15 ans, pour Louisa Hanoune. C’est totalement inadmissible ! Ce qui se passe en Algérie, cette répression, on la sentait monter depuis quelques mois. Il y a un mouvement populaire important en Algérie, qui continue à manifester chaque vendredi, et au début cela s’est passé plutôt de manière pacifique. Cela l’a été de moins en moins, et aujourd’hui les gens se font arrêter parce qu’ils font de la politique, parce qu’ils manifestent, parce qu’ils revendiquent. Et donc ce n’est pas plus acceptable en Algérie que… au Brésil, que… en Chine, que… en Turquie… que… en France également ! Ce sont des droits absolument universels, inaliénables, que de contester des politiques, que de proposer des projets politiques, que de revendiquer syndicalement, que de se retrouver dans la rue pour manifester. Il y a un désir, je pense vraiment, de plus en plus universel, de liberté et de démocratie, qui s’exprime un peu partout. On est au 21e siècle, en 2019, avec des moyens d’information en dehors des organes officiels parfois des Etats et des grandes multinationales qui possèdent les médias. Il y a d’autres moyens de s’informer, il y a d’autres moyens de faire de la politique, il y a des gens de plus en plus à même de se faire une opinion, et donc il va falloir à un moment donné que les dirigeants en tiennent compte. Ce désir démocratique existe bel et bien. Et donc ce besoin d’alternative face au néolibéralisme qui écrase tout, partout dans le monde, cela s’exprime et hélas ça se réprime. Alors, non à la répression ! Et puis également, il y a une histoire particulière entre la France et l’Algérie. Evidemment on est particulièrement sensible à ce qu’il se passe là-bas ; la paix a été rétablie, mais aujourd’hui c’est la guerre sociale qui existe. Et puis il y a aussi une oppression politique d’un certain nombre de dirigeants, dont Louisa Hanoune. Pour la CGT, pour l’UD CGT Paris que je représente ce soir, il est hors de question de laisser passer quoi que ce soit ! Dès qu’il y aura atteinte au droit de manifester, au droit de s’exprimer, au droit de construire des alternatives politiques, vous pourrez toujours compter sur nous, nous serons là ! Nous l’exprimerons de différentes manières, oralement, par vidéo, par communiqués… La solidarité internationale n’est pas un vain mot. Ce ne sont pas seulement des grands discours théoriques. Lorsque les choses se passent, s’expriment et se concrétisent de manière extrêmement précises dans les différents pays, il appartient à tous les militants ouvriers, progressistes, partout dans le monde, d’exprimer la solidarité. Et donc, pas plus que Lula au Brésil, nous n’accepterons que Louisa Hanoune soit en prison pour des raisons politiques en Algérie. Merci pour votre écoute.