L’automne 2019 présente tous les ingrédients pour réussir un grand mouvement interprofessionnel capable de stopper les projets néfastes du gouvernement et du patronat. Depuis des mois, des salarié·e·s de différents secteurs mènent des luttes déterminées : dans les hôpitaux, les finances publiques, l’Éducation nationale, la culture – dont le Mobilier national –, la fonction publique territoriale – dont les pompiers –, le commerce – dont les femmes de chambre dans des hôtels –, les gaziers et électriciens, les transports – dont la grande grève à la RATP le 13 septembre et les cheminots en exerçant massivement leur droit de retrait au début des vacances d’automne. Ces luttes, chacune à sa manière, expriment le ras-le-bol profond des violences subies au travail, du non-respect des règles de sécurité, des restructurations et privatisations menées depuis des années avec l’objectif de réduire les coûts au détriment des salarié·e·s et des usager·e·s, des voyageurs et des voyageuses, malades, pendant que les grands groupes du CAC 40 continuent de faire des profits pour enrichir leurs actionnaires. Effectivement, il est grand temps de mettre fin à ces années de politique néolibérale qui ont entraîné des licenciements massifs, engendré une augmentation extrême de la précarité et la baisse du pouvoir d’achat, accroissant la pauvreté et dégradant les conditions de travail dans tous les secteurs. Oui, il est grand temps de mettre fin aux projets du gouvernement, secteur par secteur, entreprise par entreprise, pour l’amélioration des conditions de travail, l’augmentation des salaires, des embauches et des titres de séjour. La grève coordonnée et gagnante des travailleurs sans papiers début octobre ne peut que nous encourager à agir. Ils ont montré que gagner est possible. De même, il est indispensable de batailler ensemble pour obtenir un référendum afin de ne pas laisser faire la privatisation des Aéroports de Paris, de défendre et améliorer notre système de retraite par répartition. Le grand besoin de changer de société s’exprime aussi dans de nombreux mouvements dits « citoyens » portant les revendications écologiques, féministes et démocratiques tout en reliant ces revendications à l’exigence de justice sociale. La politique néolibérale et/ou autoritaire, aux conséquences néfastes et destructrices, est aussi massivement contestée dans d’autres pays. Si en Algérie, Haïti et à Hong Kong, c’est l’opposition aux régimes corrompus et autoritaires qui a déclenché la contestation, au Liban, en Équateur ou au Chili, ce sont les annonces de hausses de prix qui ont provoqué des manifestations de très grande ampleur. Soyons solidaires en construisant, pourquoi pas, un grand mouvement international pour mettre fin à ces politiques du capital partout dans le monde. Dès maintenant, construisons partout la riposte, à partir des revendications professionnelles et des préoccupations des salarié·e·s. Soyons offensif·ve·s dans les entreprises, services et administrations : informons un maximum de collègues, débattons dans des assemblées générales, décidons partout les modalités des actions, grèves et manifestations. Que le 5 décembre soit massif ! Tous ensemble pour un automne et un hiver des luttes !

Birgit Hilpert, UD de Paris