En Palestine, au Liban, en Ukraine, dans plusieurs pays d’Afrique, des armées terrorisent les victimes civiles, en violation de la dignité humaine et du droit international. Nous assistons depuis la France à ces violences en étant choqués, révoltés, mais interrogatifs sur les moyens de faire changer ces situations. Mais nous avons des certitudes : sans justice, pas de paix, et sans paix, pas de progrès social.
Au même moment, la hiérarchie, les patrons, attachés à leur pouvoir, à leurs privilèges et surtout à leurs profits, exercent à l’encontre des salariés toutes sortes de violences économiques, sociales, racistes, sexistes et sexuelles. C’est vrai en général, et nous le constatons en particulier dans le secteur du nettoyage.
Tandis que Bruno Retailleau porte au gouvernement les idées de l’extrême droite (la préférence nationale, le rejet des étrangers), le groupe RN à l’Assemblée nationale se ligue avec la droite et le centre parlementaires pour défendre les riches. Tous ceux-là nous préparent une nouvelle loi portant sur l’immigration, la 118e depuis 1945, qui ne fera qu’attiser les démagogies, les amalgames et les haines. Alors que les préfectures freinent de plus en plus la régularisation des travailleurs sans papiers, nous réaffirmons notre revendication de régularisation de tous les sans-papiers.
Globalement dans le monde, les multinationales et les États freinent la transition écologique, ce qui empêche d’atténuer le changement climatique et de nous y adapter. C’est totalement irresponsable. Les réfugiés climatiques seront de plus en plus nombreux, c’est certain. Les patrons du nettoyage, quant à eux, ne se posent pas assez de questions sur les produits chimiques qu’ils obligent à utiliser, pas plus que sur les effets de la chaleur sur la santé des travailleuses et des travailleurs.
Ce monde n’est pas tenable, il faut que nous le transformions radicalement. Pour cela, nous devons nous solidariser, dépasser les divisions, nous défendre, nous organiser avec la CGT, imaginer une autre organisation des activités de nettoyage et concevoir d’autres rapports sociaux, débarrassés du capitalisme. C’est un projet ambitieux, mais nous n’avons pas le choix. Comme le disait Paul Éluard, « il ne faut pas de tout pour faire un monde, il faut du bonheur et rien d’autre. Et pour cela, il faut simplement y voir clair et lutter sans défaut ».
Benoît Martin