Les résultats des élections TPE 2021 marquent une première place confortée pour la CGT et une abstention extrêmement forte. 

La participation était déjà faible lors des précédentes élections mais, avec un taux de 5,44 %, elle atteint des proportions inquiétantes pour l’avenir de ce scrutin. De futurs gouvernements pourraient être tentés de supprimer le dernier scrutin de cette dimension, après avoir supprimé les prud’homales et les élections aux caisses de la sécurité sociale.

La pandémie a certes pesé lourd et nous a empêchés de mener une véritable campagne auprès des salariés, dans un moment ou l’abstention croît dans toutes les élections. C’est cependant l’absence presque totale de publicité autour de cette élection qui a pesé, sans compter les obstacles mis en face de celles et ceux qui voulaient voter. Les pouvoirs publics semblent tout faire pour que ce scrutin passe inaperçu et le rendre compliqué, pour mieux le remettre en cause demain.

Ce scrutin apparaît comme un sondage à très grande échelle. Et, comme toujours lorsque les salariés ont le choix, la CGT est arrivée très largement en tête avec 26,31 % des suffrages, loin devant la CFDT, deuxième avec dix points de moins. Si cette dernière conserve un avantage dans la mesure générale de la représentativité, cela tient à sa meilleure implantation dans le secteur privé : cette organisation est présente dans plus d’entreprises que la CGT. Elle a donc plus d’électeurs potentiels !

Cette question de l’implantation est vitale pour notre organisation. Dans un contexte de profonde mutation, c’est elle qui nous permet d’être au plus près des salariés, de construire le rapport de forces, de gagner de nouveaux syndiqués et de modeler nos actions sur les réalités de l’organisation du travail.

Si nous gagnons cette bataille-là, notre organisation pourra redevenir la première organisation syndicale représentative en France et remettre notre syndicalisme de lutte à la hauteur d’une confrontation capital/travail de plus en plus violente. Si nous la perdons, le syndicalisme de lutte sera en danger de mort. Des groupes restreints de militants déterminés ne remplaceront pas la force d’un syndicalisme de masse.

Cette bataille nécessite un travail extrêmement sérieux sur nos implantations, dans le fil de ce que nous avons déjà initié, en calant nos actions de parrainage sur les calendriers électoraux des entreprises. 

Mais, au-delà du volontarisme militant, nous devons interroger l’adéquation de nos modes de structuration, d’action et nos fonctionnements démocratiques, pour que la CGT soit l’option évidente pour les travailleur•ses d’aujourd’hui qui veulent construire un rapport de force sur leur lieu de travail. 

C’est comme cela que nous surmonterons une longue période de reflux syndical qui touche toute la planète. 

Le résultat de ces élections le montre, mais aussi les nombreuses batailles en cours dans les entreprises, les occupations des théâtres, le recul du gouvernement qui se dessine sur le projet Hercule, la confiance dans la CGT qui remonte dans les sondages : l’attente est grande dans un monde du travail prêt à en découdre. 

Sachons-donc nous montrer à la hauteur de la tâche ardue qui nous attend : nous le devons à nos convictions, à la CGT et à tou•tes les travailleur•ses.

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