Ce mois de juin 2023 a mis une nouvelle fois en évidence la dérive autoritaire et réactionnaire du pouvoir macroniste. Alors que la journée de mobilisation du 6 juin a démontré que le rejet de la réforme des retraites restait toujours autant majoritaire dans la population, et plus encore chez les travailleurs, la minorité présidentielle s’est illustrée par un nouveau coup de force antidémocratique à l’Assemblée nationale. En usant de tous les artifices les plus procéduriers, elle a pu empêcher le vote du projet de loi du groupe LIOT qui abrogeait le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite.
En tordant ainsi le fonctionnement d’institutions qui se caractérisent déjà par leur nature peu démocratique, le pouvoir en place a encore fait un pas de plus dans sa dérive autoritaire, avec les conséquences dramatiques que cela aura en termes de démocratie. Pire encore, pour se sauver de ce naufrage politique, le président et ses séides n’hésitent pas à surfer sur les thèses d’extrême droite, liant immigration et délinquance au mépris de la réalité, stigmatisant une nouvelle fois les populations musulmanes et principalement les femmes avec une énième polémique vestimentaire, ou qualifiant de « terrorisme » des actions de militants écologistes.
Avec, bien entendu, les attaques contre les privés d’emploi, allocataires du RSA, etc., systématiquement suspectés d’être des fraudeurs. Tout est bon pour essayer de briser l’unité populaire contre le gouvernement et sa politique. Voilà le visage des cent jours d’apaisement promis par Macron et son monde.
D’apaisement, il n’y aura pas, et de cette formule, on retiendra surtout la référence napoléonienne particulièrement adaptée pour un président qui pousse le bonapartisme à l’extrême. Ce qu’il y a au bout, c’est un Waterloo politique et démocratique, avec un risque bien réel d’une arrivée de l’extrême droite au pouvoir.
Contre ce péril fasciste, le mouvement contre la réforme des retraites peut être un formidable point d’appui en renouant avec une solidarité tellement mise à mal ces dernières années. En portant l’exigence démocratique qui s’est exprimée dans cette mobilisation par la conquête de droits nouveaux pour les travailleurs, notre syndicalisme CGT peut être le moteur d’une nouvelle ère de progrès social et politique.
Notre UD CGT de Paris y prendra toute sa place.