Si les résultats du double scrutin des départementales et des régionales nous ont éloignés du tête-à-tête LRem/RN, le cirque tragique de l’année à venir risque fort de nous y ramener. Pourtant, l’abstention démontre un divorce croissant entre les citoyens et le système actuel de représentation politique. Mais les deux faces opposées de la même médaille Macron/Le Pen vont tenter de reprendre la main pour nous pourrir l’horizon.
Dans son intervention télévisée du 12 juillet, Macron stigmatise, culpabilise et oppose les gens entre eux. Les prudents vis-à-vis des vaccins, les bénéficiaires d’un régime spécial de retraite, les privé·es d’emploi : voilà le nouvel amalgame des affreux gaulois réfractaires. Certes, la pandémie exige des mesures énergiques pour y faire face, mais les pratiques du pouvoir nous éloignent toujours un peu plus de ce qui serait souhaitable, à savoir une démocratie sanitaire. « Convaincre plutôt que contraindre », c’est pourtant ce que préconisent l’OMS, le Conseil de l’Europe et… la CGT.
En divisant la société française, le gouvernement joue avec le feu. À propos de feu, l’incendie de Notre-Dame a provoqué une grave pollution au plomb qui perdure encore à ce jour. L’attitude des institutions et des employeurs depuis le 15 avril 2019 est faite de minimisation, d’opacité et de fuite en avant irresponsable en décidant de reconstruire la cathédrale à l’identique. C’est pourquoi l’UD CGT de Paris et l’association Henri-Pézerat, ainsi que deux familles, ont porté plainte ce 6 juillet, car nous nous préoccupons de la santé des salarié·es et des habitant·es.
À la violence sociale produite par le capitalisme s’ajoutent toutes sortes de manipulations et de démagogies, générant de l’ignorance et de la haine. Les forces de progrès doivent mettre des bâtons dans les roues de ce très dangereux engrenage. Prétextant la manière très autoritaire, et donc contestable, qu’a le pouvoir d’étendre la vaccination au plus grand nombre, certains osent faire le parallèle avec le port de l’étoile jaune, avec le nazisme, avec la Shoah. C’est odieux. La CGT ne joindra jamais sa voix à celles de ces imbéciles.
À l’approche des 80 ans de l’arrestation et de l’exécution de nos camarades Grandel, Môquet, Poulmarc’h, Timbaud et tant d’autres, plus que jamais, soyons dignes d’eux !
Dans cette période trouble, la CGT a l’ambition de rassembler autour de revendications concrètes et de propos rationnels. Nombre de travailleuses et de travailleurs se retrouvent dans cette ambition. Les derniers en date sont les livreurs à deux-roues de Paris, qui viennent de se constituer en syndicat CGT.
Benoît Martin, UD de Paris