Depuis le 3 février, les salariés du restaurant le Wepler sont en grève reconductible. À l’heure des différents services, ils tiennent un piquet de grève devant le restaurant afin d’informer la population des pratiques frauduleuses de leur employeur, de l’exploitation et des mauvais traitements dont ils sont les victimes.

En effet, le 13 octobre 2021, la Cour de cassation a condamné leur employeur, le groupe Gérard Joulie qui possède quatorze restaurants prestigieux à Paris et dont les propriétaires font partie des 400 plus grandes fortunes de France, à rembourser à l’ensemble des salariés de ses restaurants plus de 3,4 millions d’euros. La raison ? Profitant de la complexité des calculs lié à la rémunération au pourcentage, le groupe volait aux salariés de ses quatorze restaurants environ 17,5 % du salaire mensuel mentionné sur leur contrat de travail, soit environ 400 euros par mois, et ce, depuis plus de vingt ans !

Or, au jour d’aujourd’hui, le groupe n’a non seulement encore rien reversé aux salariés, mais il menace de licenciement ceux d’entre eux qui sont actuellement en litige aux prud’hommes contre le lui ! Pire encore, il convoque un par un les salariés qu’ils ont volé pendant tant d’années pour les forcer à signer des avenants à leurs contrats de travail entérinant cette baisse de salaire effective de 17,5 % et menace une camarade de la CGT, qui tentait de convaincre ses collègues de refuser de signer cet avenant, de licenciement, s’appuyant sur des motifs les plus farfelus les uns que les autres !

En d’autres termes, après avoir volé sciemment ses salariés pendant plus de vingt ans, le groupe tente par tous les moyens de légaliser cette spoliation, n’hésitant pas, pour ce faire, à recourir à l’intimidation et au mensonge ! Et ce, alors même que le groupe a touché 6 millions d’euros d’aides de l’Etat durant la pandémie et use encore aujourd’hui allègrement de l’activité partielle pour économiser le coût de la force de travail, générant un sous-effectif chronique et détériorant de ce fait encore davantage les conditions de travail des salariés !

Car outre le vol dont ils ont été victimes, les salariés du Wepler et, plus généralement, des restaurants du groupe, dénoncent leurs mauvaises conditions de travail et les abus de leur employeur. En effet, celui-ci ne recule devant rien pour faire des « économies » et augmenter ainsi ses profits (70 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020 soit en pleine période de pandémie…). Ainsi, ils dénoncent :

  • le recours systématique à des stagiaires pour des périodes de moins de 2 mois, afin de ne pas être contraint de les rémunérer ;
  • le refus de leur verser les indemnités compensatrices de repas HCR ;
  • le refus de prendre en charge les frais de blanchissement de tenues (20 €/mois) ;
  • le non-respect du délai de prévenance lors de changement de planning ;
  • le non-paiement systématique des heures supplémentaires ;
  • le refus d’appliquer la nouvelle grille conventionnelle des salaires adoptée en décembre 2021 et les hausses de salaires afférentes.

Depuis le début de la grève, des salariés d’autres restaurants du groupe ont suivi le mouvement, entraînant des débrayages à l’Auberge Dab (Paris 16e) et au Bœuf Couronné (Paris 19e). Le mouvement des salariés du groupe Joulie s’inscrit donc dans la durée et dans une perspective de massification. Pour les aider à tenir dans le temps et à gagner leur combat, les membres de l’Union locale CGT du 18e arrondissement avons décidé d’organiser une soirée de soutien le vendredi 18 février à partir de 18 heures. Au menu, prise de parole d’un porte-parole des grévistes, concert, repas libanais, etc.

Tous les fonds collectés viendront remplir leur caisse de grève.

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