Avec 41,5 % des suffrages exprimés, la CGT Culture est sortie encore renforcée des élections professionnelles de décembre dernier, confortant très nettement sa place de première organisation syndicale au ministère de la Culture. Cette CGT qui va de l’avant se devait de réunir toutes ses forces pour se lancer sans réserve dans la bataille contre le projet de réforme des retraites, en jouant aussi pleinement la carte du rassemblement intersyndical.
Près de quatre mois après le début d’une lutte qui restera, quoi qu’il arriv, dans les annales de l’histoire sociale de notre pays, la CGT Culture peut s’enorgueillir d’avoir tenu le haut du pavé. Les personnels du ministère de la Culture, à Paris comme en régions, ont chaque fois répondu présent en nombre aux appels interprofessionnels à la grève et à manifester dans toute la France. On ne peut plus visible dans les cortèges, la Culture a également marqué les esprits par des actions médiatiques, organisées le plus souvent conjointement par la CGT Culture et la CGT Spectacle, et toujours dans l’unité des organisations ministérielles et locales.
Des actions nombreuses et retentissantes
Le rassemblement du 23 mars devant le Panthéon pour demander la panthéonisation d’Ambroise Croizat, père fondateur de la Sécurité sociale, compte parmi les temps forts et hautement symboliques de la mobilisation des travailleuses et travailleurs de la Culture contre une réforme autoritaire et régressive. Sans pouvoir les énumérer tous, on retiendra cependant l’occupation, le 8 mars, de la salle des États autour de la Joconde au musée du Louvre pour la Journée internationale des droits des femmes (droits auxquels la réforme des retraites nuit gravement), le rassemblement festif, créatif et sonore de la communauté étudiante et professionnelle des écoles d’architecture et d’art le 24 mars place du Palais-Royal, le blocage solidaire ayant entraîné la fermeture du musée du Louvre le 27 mars, l’occupation pacifique et la fermeture de l’Arc de Triomphe le 5 avril avec des images de calicots et banderoles qui là encore ont fait le tour du monde et la une des chaînes d’information comme de la presse, ou encore, plus récemment, l’occupation le 21 avril du musée d’Orsay.
Résonance dans le monde entier
Entre-temps, le 1er Mai, journée internationale de lutte pour les droits des travailleuses et des travailleurs, est venu confirmer s’il en était besoin la détermination intacte du monde du travail à obtenir le retrait de cette réforme, qui constitue un hold-up social et porte la marque indélébile d’une crise profonde de la démocratie et de l’obsolescence des institutions de la Ve République. La présence dans la manifestation à Paris de camarades du monde entier est venue souligner toute la résonance de cette lutte et l’espoir de progrès, de dignité et de fraternité qu’elle fait naître bien au-delà de nos frontières.
Répondre présent sans relâchement
Quand elle est dans la rue, la Culture prend toute sa part à ce combat universel pour gagner du temps de vie, d’émancipation et de liberté. Mais elle porte aussi la conviction et la parole trop souvent assourdie ou mal entendue de toutes celles et ceux qui croient à la centralité du travail et aux liens essentiels entre arts, travail et culture. Quand toute la culture intervient et agit comme elle le fait dans cette période où le débat démocratique est racorni et où la voix du peuple est méprisée, elle réaffirme les revendications d’une démocratie culturelle et d’une nouvelle écologie culturelle, inséparables d’un ambitieux projet de transformation sociale. Toute la Culture est là depuis le 19 janvier. Elle sera encore présente sans aucun doute et sans relâchement le 6 juin prochain, à Paris comme dans toute la France.
Franck Guillaumet, CGT Culture