La guerre contre Gaza et ses habitants, initiée par Benyamin Netanyahou à la suite de l’attaque meurtrière conduite par le Hamas le 7 octobre 2023, s’est exportée au Liban, où le cynisme meurtrier du Premier ministre israélien atteint de nouveaux paroxysmes.
Entouré de ministres suprémacistes, héritiers d’une extrême droite raciste hier encore ostracisée par l’ensemble de la classe politique israélienne, Benyamin Netanyahou poursuit des objectifs à la fois personnels, intérieurs et régionaux. Sur le plan personnel, il se maintient coûte que coûte au pouvoir pour échapper à des poursuites judiciaires qui pourraient mettre un terme à sa carrière politique. Sur le plan intérieur, il rassemble une société très divisée autour du « droit légitime d’Israël à se défendre », la guerre étant le dernier ciment de l’unité du pays. Enfin, sur le plan régional, il tente d’imposer une modification profonde des rapports de force régionaux et de nouveaux gains territoriaux. Pour cela, il exploite au maximum une séquence née avec les attaques du 7 octobre 2023 et qui sera ponctuée par l’élection présidentielle américaine, pour laquelle il parie sur l’élection de Donald Trump.
Une impasse, forcément
Le risque d’embrasement incontrôlé que le Premier ministre israélien fait courir à toute la région est cyniquement assumé. Il se double d’un mépris affiché pour l’Onu, qu’il désigne comme « un marécage d’antisémitisme », et il s’en prend violemment à l’UNRWA, qui assure l’aide aux réfugiés palestiniens et à la Finul, la force d’interposition des Nations unies au Liban.
Qu’importe si les options brutales et militaires n’ont jamais rien résolu au Moyen-Orient. Qu’importe que toutes les « éradications » des forces désignées comme les ennemis mortels d’Israël (et de l’Occident) se soient invariablement soldées par l’apparition de forces encore plus hostiles à Israël, la « sécurité » recherchée s’éloignant à chaque fois comme un mirage. Il n’est d’ailleurs pas illégitime de se demander si la sécurité du peuple israélien est bien l’objectif réellement poursuivi.
États-Unis : hypocrisie coupable
Les USA, premier pays pourvoyeur d’armes, de munitions et de fonds de l’État d’Israël, pourraient freiner cette folie destructrice, dont les Palestiniens et les Libanais sont les principales victimes mais qui n’épargne pas non plus le peuple israélien. Ils s’abstiennent pourtant de tout acte sérieux qui mettrait fin au cycle de violences inouïes qui se déroulent sous les yeux du monde entier : au moins quarante-cinq mille personnes sont mortes à Gaza en un an, essentiellement civiles, et les attaques menées au Liban suivent la même voie.
Mobilisations pour la Palestine trop timides
Si les mobilisations contre cette guerre se poursuivent dans de nombreux pays, elles restent faibles en France où les accusations d’antisémitisme ou d’apologie du terrorisme pèsent sur celles et ceux qui défendent les droits des peuples palestinien et libanais. Ces mobilisations doivent pourtant s’amplifier si l’opinion publique mondiale veut peser pour mettre fin à ces guerres. Elles doivent s’accompagner d’une aide concrète aux civils, déplacés par millions, sans ressources et sans toits. Elles doivent ériger la démocratie et l’égalité des droits en objectifs non négociables, et s’opposer à toute politique d’apartheid.
Israéliens, Palestiniens et Libanais, tous ont le droit de vivre dans des frontières sûres et reconnues. Seule une paix juste et durable pourra le garantir.