La CGT ne saurait être simple spectatrice des rapports de force qui se jouent à l’échelle de la planète. L’ambiance guerrière se répand, risquant de figer toute idée de progrès social. Par nos analyses, nos relations internationales, nos mobilisations et nos campagnes, nous contribuons à refuser la guerre et à construire une paix juste et durable.
Les guerres sont là. Actuellement, de nombreux pays sont touchés. Cinquante-neuf conflits armés, dont vingt-huit en Afrique, sont recensés. La France, second pays exportateur d’armes dans le monde, est pleinement impliquée dans ce théâtre macabre.
Depuis 1945, plus de deux cents conflits armés ont frappé l’humanité. Si le vieux monde de Yalta est un zombie parce que le monde a changé, il est toujours vivant par sa capacité à provoquer la mort. La CGT a toujours combattu l’Otan et l’idée de dissuasion nucléaire. Malgré l’adoption du Tian (Traité d’interdiction des armes nucléaires), signé par quatre-vingt-quatorze États et ratifié par soixante-treize, le risque nucléaire est toujours là.
En raison du rapprochement entre les États-Unis et la Russie, l’Otan a du plomb dans l’aile. Le parapluie américain n’étant plus de mise, les autorités françaises et européennes ne parlent plus que de réarmement. Que dire et que faire dans cette période de basculement ?
Construire un monde de coopération et d’amitié entre les peuples
Pour la CGT, la paix est Le principe positif des rapports humains fondé sur la libre coopération de tous pour le bien commun. La paix n’est donc pas une trêve entre deux guerres, ce qui nécessite de construire une paix juste et durable. Nous promouvons une culture de la paix en misant en premier lieu sur l’éducation, les arts, les sciences, la culture, qui transcendent les frontières. Le syndicalisme international, lui aussi, en lançant des ponts par-delà les frontières, entend construire un monde de coopération et d’amitié entre les peuples.
En janvier, la CGT et le Mouvement de la Paix recevaient à Paris l’organisation prix Nobel de la paix en 2024, Nihon Hidankyo, qui organise les survivants de la bombe atomique. Au mois d’août, une délégation de la CGT se rendra au Japon pour commémorer les 80 ans d’Hiroshima et de Nagasaki. Alors que le monde est une poudrière, cette évocation historique sera particulièrement importante.
Faire face aux contradictions
La CGT est à la fois attachée au combat pour la paix et à une certaine conception de la défense nationale. Les armées françaises doivent être sous contrôle citoyen, pour assurer la défense du territoire national ou pour prendre part à des opérations de maintien de la paix sous mandat de l’Onu. La production d’armes doit être un secteur non lucratif sous contrôle public, et les exportations d’armes très limitées.
L’extrême droite a accédé au pouvoir dans de nombreux pays. Dans d’autres, y compris en France et en Allemagne, elle attend son heure. Et la plupart des régimes au pouvoir dans le monde sont soit autoritaires, soit dictatoriaux. Ce terreau est peu propice aux relations diplomatiques, mais davantage à la loi du plus fort.
À propos de l’Ukraine, nous entendons des points de vue différents, entre le refus d’un déshonneur munichois contemporain, donc la nécessaire aide financière et militaire à l’Ukraine, et une logique de désescalade et de désarmement. Mais, finalement, qui décidera de l’issue de la guerre faite à l’Ukraine ? Poutine et son ami Trump ? Ou bien les Ukrainien·ne.s sous l’égide du droit international ?
Agir avec nos moyens
Nous soutenons les Palestinien·nes, les Ukrainien·nes et tous les peuples qui subissent la guerre et le colonialisme. Nous misons sur le droit international, l’Onu en premier lieu, mais aussi sur d’autres organisations telles que la CPI, l’OMS, les Cop ou l’OIT pour cheminer vers la paix. L’Organisation internationale du travail affirmait dès 1944, dans sa déclaration de Philadelphie, qu’il n’y a pas de paix sans justice sociale.
Nous agissons syndicalement dans le sens de la paix, même si nos moyens sont limités face aux forces guerrières en présence. Concernant Israël, la CGT Thalès s’oppose aux livraisons d’armes et la CGT ST Microelectronics dit non à la livraison de composants. La CGT porte la campagne Ican (interdiction des armes nucléaires), l’UD de Paris impulse la campagne BDS (boycott, désinvestissement et sanctions) à l’encontre d’Israël. Nous devons amplifier nos campagnes internationales et participer en plus grand nombre à nos manifestations parisiennes en faveur de toutes les causes qui concourent à la paix.