Près de 35 000 personnes ont été tuées à Gaza depuis le 7 octobre, dont plus de 14 000 enfants. Plus de 78 000 personnes y ont été blessées, dont 12 300 enfants. Des milliers d’autres sont portées disparues, probablement sous les décombres. Selon l’Unicef, un enfant est blessé ou tué toutes les dix minutes, les femmes et les enfants représentant 70 % des victimes. Le Premier ministre israélien conteste ces chiffres et ne reconnaît qu’environ « 14 000 combattants tués et probablement environ 16 000 civils », soit un total de 30 000 personnes tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre.
Les survivants, eux, vivent un exode sans fin. Ils sont 1,7 million à avoir fui, plusieurs fois, le nord et le centre, à la recherche d’un refuge vers le sud, notamment à Rafah. Mais en réalité, à Gaza, plus aucun endroit n’est sûr, et Rafah est sous la menace d’un assaut imminent.
Cette « réponse » israélienne aux crimes commis par le Hamas le 7 octobre, qui, outre les prises d’otages, ont tué 1 200 personnes et en ont blessé 7 500, constitue une fuite en avant meurtrière. Menée par un gouvernement dans lequel l’extrême droite raciste (I. Ben Gvir, ministre chargé de la Sécurité nationale, ou B. Smotrich, ministre des Finances et chargé de la tutelle sur Gaza) tient le haut du pavé, elle creuse délibérément des fossés qu’elle veut rendre impossibles à combler.
Jamais le « deux poids, deux mesures », qui dure depuis plus d’un siècle, n’a semblé aussi criant : les puissances occidentales dans leur immense majorité, et les USA à leur tête, ont apporté leur soutien politique et militaire au massacre en cours. Elles ont murmuré, timidement, des injonctions d’épargner les civils, faisant semblant de croire que les bombes qu’elles livrent savent distinguer les combattants. Si elles feignent, bien tardivement, de découvrir l’hécatombe en cours, en France, la répression et le discrédit continuent de frapper les syndicalistes, les étudiant·es et celles et ceux qui tentent d’apporter un soutien au peuple palestinien.
Dans un monde malade du néolibéralisme, où la montée en puissance de l’extrême droite, la destruction des mécanismes de protection solidaires et la guerre constituent la conclusion logique de la mise en concurrence de tous contre tous, se battre pour une paix juste et durable en Palestine, en Ukraine ou ailleurs ne constitue pas une option, car nos principes à nous ne sont pas à géométrie variable.
Nos combats pour le progrès social, contre le néolibéralisme, contre la destruction de nos conquis, contre le fascisme et les guerres impérialistes forment un tout cohérent. Cette cohérence, nous entendons l’assumer pleinement, dans un temps où le mouvement syndical, dès lors qu’il part du lieu de travail, reste un vecteur de mobilisation sans équivalent.