Depuis des décennies, la CGT est engagée aux côtés du peuple palestinien, qui fait face aux guerres coloniales de l’État d’Israël. Depuis vingt-quatre ans, elle est membre du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens. Depuis octobre 2023, la CGT est présente à chaque rendez-vous de mobilisation en faveur du cessez-le-feu à Gaza. Nous portons des revendications internationalistes et proposons des leviers qui permettraient de créer un rapport de force diplomatique.

À Gaza, nous déplorons plus de quarante mille mort·es, quinze mille disparu·es sous les décombres, et des dizaines de milliers de blessé·es qui attendent des soins. La liste est longue des destructions humaines, des destructions méthodiques d’infrastructures vitales (hôpitaux, réservoirs d’eau, écoles…) depuis que le gouvernement Netanyahu a décidé d’une guerre totale contre le peuple palestinien de Gaza et de Cisjordanie à la suite des massacres d’Israélien·nes, le 7 octobre 2023, par le Hamas. Pour Netanyahu, le but n’est pas de libérer les otages mais d’entretenir la guerre, non seulement pour préserver ses intérêts personnels et échapper à la justice israélienne et internationale (pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre) mais aussi pour en finir avec les Palestinien·nes dans ce que la Cour internationale de justice appelle un « plausible » génocide.

Ni guerre, ni colonies, ni prisonniers

Depuis bientôt un an, en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, l’armée et les colons attaquent la population pour étendre les colonies. Dans une logique d’escalade et d’intensification, l’armée israélienne a lancé le 28 août une offensive de très grande ampleur contre les camps de réfugiés du nord de la Cisjordanie. En Israël, des villages bédouins sont détruits et les Palestiniens subissent la répression.

Face à la banalisation de ces crimes, la CGT ne se résigne pas. Elle appelle à un cessez-le-feu immédiat et pérenne à Gaza, la fin du blocus, le retrait de l’armée israélienne de la bande de Gaza. Nous revendiquons la protection des journalistes palestinien·nes et l’ouverture de Gaza à la presse internationale. Nous exigeons la libération de toutes les personnes détenues : les otages détenu·es par le Hamas, les dix mille prisonniers politiques palestiniens détenus au mépris du droit international, les milliers de Palestinien·nes de Gaza en centres de détention et de torture. La fin de l’occupation, de la colonisation et de la politique d’apartheid vis-à-vis des Palestinien·nes est la seule issue acceptable. Nous pensons aux défenseur·es de la paix en Israël qui manifestent en nombre ces derniers jours. La CGT affirme également sa solidarité avec les militant·es qui, en France, ont été inquiété·es en raison de leur engagement pour la cause palestinienne.

Sanctionner Israël

La CGT veut faire entendre au peuple palestinien et aux défenseur·es de la paix en Israël la voix de la solidarité internationale pour un cessez-le-feu immédiat et la mise en œuvre de sanctions contre le gouvernement israélien. Afin de peser sur le gouvernement israélien, un embargo sur toutes les livraisons d’armes, de munitions et de composants militaires devrait être décidé par la France. Un autre moyen d’agir serait la mise en œuvre de sanctions diplomatiques et économiques (notamment la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël). Il faut affirmer la reconnaissance par la France de l’État de Palestine, associée au rappel du droit au retour des réfugiés palestiniens et à l’affirmation du droit du peuple palestinien à l’autodétermination.

Samedi 7 septembre, dans les rues de cent soixante villes de France, et notamment à Paris, la clameur populaire exigeait une rupture politique, celle portée par le programme du Nouveau Front populaire. Ont retenti en particulier des revendications pour un cessez-le-feu à Gaza, la reconnaissance de l’État palestinien, la condamnation de la politique de Netanyahu. En niant la première place des député·es de gauche à l’Assemblée nationale, en mettant la barre toujours plus à droite, Macron, de fait, approuve toujours davantage les politiques coloniales. Il hypothèque une solution diplomatique permettant la fin de la guerre et une issue politique respectant le peuple palestinien. La CGT appelle le gouvernement français à prendre une position claire quant à l’impunité dont bénéficie le gouvernement israélien.