Cheminot·es, postier·es, agent·es de la RATP, égoutiers, agent·es de la Ville de Paris…, toutes et tous ont rendu hommage dans la deuxième quinzaine d’août, à leurs camarades résistant·es. Dans le cadre de cet anniversaire, comme depuis de nombreuses années, des organisations CGT de Paris, avec la direction de leur entreprise, ont organisé des cérémonies saluant l’action des camarades résistant·es de leur secteur qui a permis la libération de la ville. Le comité de Paris de l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé-Aincourt a participé, à leurs côtés, à quelques-unes de celles-ci.

Le 21 août à 8 h 30, nos camarades du Syndicat CGT des services postaux de Paris ont organisé une cérémonie à la Recette principale du Louvre, rendant un hommage particulier à Henri Basile assassiné par les nazis le 19 août 1944, et à Paul Vaguet, fusillé le 15 décembre 1941 à Caen, sans oublier les trente-neuf autres postiers de la région parisienne dont les noms figurent sur la plaque apposée dans ce bureau de poste.

Le même jour à 11 heures, le Comité des syndicats CGT de la Ville de Paris organisait avec la Mairie de Paris deux cérémonies à l’hôtel de ville : la première de ces cérémonies s’est déroulée devant la plaque qui rend hommage aux fonctionnaires, ouvrier·es et agent·es de la Ville de Paris et du département de la Seine situé sous le porche de l’hôtel de ville, au 5, rue Lobau. La deuxième cérémonie a eu lieu ensuite dans la salle du Conseil de Paris en hommage aux élus tombés pendant cette période : Maurice Gardette, conseiller du 11e arrondissement et conseiller de la Seine, Jules Aufray, maire adjoint de Bondy et conseiller général, Jean Grandel, maire de Gennevilliers et conseiller général, Charles Michels, député du 15e arrondissement, tous les quatre fusillés le 22 octobre 1941 à Châteaubriant (Loire-Inférieure, aujourd’hui Loire-Atlantique), Léon Frot, conseiller du 11e arrondissement et conseiller général, fusillé le 13 janvier 1942 à Clairvaux (Aube), Corentin Carriou, conseiller du 19e arrondissement, fusillé le 7 mars 1942 à Carlepont à proximité de Compiègne (Oise), René Le Gall, conseiller du 13e arrondissement, fusillé le 7 mars 1942 à Clairvaux (Aube), Pierre Semard, conseiller général de Drancy, fusillé le 7 mars 1942 à la prison d’Évreux (Eure), Raymond Losserand, conseiller du 14e arrondissement, fusillé le 21 octobre 1942 au stand de tir de Balard, 15e arrondissement. Hommage également aux deux conseillers généraux morts en déportation au camp d’Auschwitz : Pierre Longhi, maire adjoint de Montreuil-sous-Bois, décédé le 31 juillet 1942, et Georges Le Bigot, maire de Villejuif, décédé le 15 septembre 1942. Ils étaient tous élus sur les listes du Parti communiste français et militants syndicaux ou dirigeants de la CGTU puis de la CGT réunifiée.

André, Édouard, et tant d’autres

Le 22 août à 11 heures, au musée des Égouts, situé sur l’esplanade Habib-Bourguiba au pont de l’Alma, le syndicat CGT FTDNEEA rendait hommage aux égoutiers morts pour la France. Parmi eux, Louis Chevalier, qui fera partie du convoi dit « des 45 000 » pour le camp d’Auschwitz, où il sera assassiné le 15 septembre 1942 ; Georges Blot, qui fera partie d’un convoi arrivé à Auschwitz-Birkenau le 30 avril 1944 et sera assassiné le 27 septembre 1944 à Flossenburg ; André Bernard, déporté et assassiné à Buchenwald en février 1945 ; et Édouard Maury, arrêté le 10 août 1942, condamné à mort le 20 décembre 1943 par le tribunal du Gross Paris pour « activité en faveur de l’ennemi » et exécuté au mont Valérien neuf jours plus tard.

Le même jour à 16 heures, une cérémonie était organisée par la Fédération des groupements d’Anciens combattants et victimes de guerre de la RATP en hommage aux sept fusillés du 22 août 1944 dans les fossés du Fort Neuf de Vincennes, à la station de métro Château de Vincennes. Hommage a été rendu à André Angelin, Ulysse Benne, Louis Bouchet, Robert Ferrer, Émile Goeury, Arthur Speeckaert et Marcel Lavigne-Burou.

L’indispensable devoir de mémoire

L’Amicale salue les syndicats CGT qui ont permis ces cérémonies. À une époque où certains tentent de refaire l’histoire, où le RN, héritier des pires collaborateurs du régime de Vichy et de l’Allemagne nazie, a pignon sur rue et compte cent quarante-trois députés, à l’heure où les derniers survivants s’éteignent, il est plus que jamais indispensable de continuer ce travail de mémoire à l’appui de faits historiques établis. Les commémorations de la libération de Paris ont connu une réelle dynamique, avec la participation de nombreux camarades. Ce travail est à poursuivre. L’Amicale invite par ailleurs à se rendre les 18 et 19 octobre à Châteaubriant (44) dans la carrière des fusillés pour commémorer les exécutions de nos camarades résistants.