Alors que l’AP-HP voulait fermer les urgences de l’Hôtel-Dieu, notre vigilance et notre mobilisation ont fait reculer la direction sur son projet néfaste. Dans un courrier adressé aux personnels, elle annonce la réouverture des urgences pour le 16 décembre 2020.

Prétextant qu’elle avait dû prendre cette mesure dans le cadre de la crise sanitaire, l’AP-HP souhaite pourtant toujours vendre une une partie de l’Hôtel-Dieu.

Le combat continue !


Deuxième rassemblement pour la réouverture des urgences de l’Hôtel-Dieu en images.

@ Pierrick Villette
@ Pierrick Villette
@ Pierrick Villette
@ Pierrick Villette
@ Pierrick Villette
@ Pierrick Villette

La CGT appelle à une nouvelle initiative vendredi 27 novembre 2020, à 13 heures, devant l’Hôtel-Dieu pour dénoncer la fermeture des urgences. Voici l’appel à manifester.

L’intersyndicale CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF et UNL d’Île-de-France apportent leur soutien aux manifestants par le biais d’une lettre ouverte à Didier Lallement, préfet de police de Paris. Voici ce courrier.

Non à la remise en cause du droit de manifester !

 Lettre ouverte à M. Didier Lallement, Préfet de police de Paris 
Copie à M. Jean Castex, Premier ministre 
Copie à M. Emmanuel Macron, Président de la République

 Le vendredi 6 novembre, à l’Hôtel Dieu, vous avez fait procéder à 21 verbalisations pour « rassemblement illégal en raison du contexte sanitaire », alors que vous saviez pertinemment que la réunion à l’appel d’organisations syndicales était prévue dans l’enceinte de l’Hôpital, ce qui ne donnait pas lieu à déclaration. Face aux portes fermées, les organisateurs ont été contraints de rester au dehors. 80 personnes présentes sur le parvis qui se mobilisaient pour refuser la fermeture des urgences de cet hôpital de proximité et qui répondaient à un mot d’ordre syndical, vous avez jugé cela inadmissible ! Pour nous, unions régionales CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF et UNL c’est une atteinte grave à la liberté de manifester. 

Lors des mobilisations lycéennes, les forces de l’ordre ont déployé des moyens de répressions totalement démesurés, allant jusqu’à des mises en garde à vue. 

Lundi 9 novembre, vous avez pris un arrêté d’interdiction (!) d’une manifestation des personnels de l’Education nationale, manifestation dûment déclarée auprès de la DOPC et avez imposé un rassemblement statique. Et ce jeudi, par courrier, vous mettez en cause les syndicats de l’Education nationale, à l’initiative de cette journée de revendications pour « inobservation » des règles de distanciation physique, oubliant que vous n’avez pas voulu entendre les arguments des organisations appelantes (secteurs éducation de la CGT, FO, FSU, Solidaires) sur l’application des gestes barrières, plus simples à faire respecter lors d’un défilé. Pire, vous anticipez un durcissement des autorisations pour les manifestations à venir. 

Les organisations régionales d’Ile de France signataires de ce courrier, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF et UNL, tiennent à rappeler que le droit de manifester est un droit fondamental reconnu et protégé par de nombreux textes. 

Lorsqu’à la suite de l’annonce d’un nouveau confinement par le Président de la République, le 1er ministre a détaillé les différentes mesures, il a précisé à propos des rassemblements : «les rassemblements publics sont interdits sur la voie publique, à l’exception des manifestations revendicatives, déclarées auprès de la préfecture.» (Souligné par nos soins) 

Si l’exécutif a été conduit à cette précision, c’est bien parce que le conseil d’Etat, saisi par des organisations syndicales et des associations, a estimé le 24 avril 2020 que l’interdiction de manifester n’est pas justifiée par la situation sanitaire actuelle lorsque les « mesures barrières » peuvent être respectées et qu’il avait cassé sur ce point les mesures envisagées lors du premier confinement. 

Monsieur le préfet, les organisations syndicales régionales CGT, FO, FSU, Solidaires, UNEF et UNL considèrent que vous outrepassez vos pouvoirs. Dans cette période particulière, la liberté d’opinion et le droit à manifester doivent être respectés. 

Nos services juridiques sont consultés pour des suites éventuelles, cette lettre ouverte se veut l’affirmation de la condamnation unanime de vos pratiques. 

Nous nous élevons contre ces dérives autoritaires. Nous interpellons également, Monsieur le Président de la République et Monsieur le 1er Ministre, pour que le droit constitutionnel soit assuré. 

 Paris, le 17 novembre 2020 

Lors du rassemblement unitaire du 6 novembre 2020, devant l’hôpital Hôtel-Dieu, pour revendiquer la réouverture des urgences, les forces de l’ordre ont verbalisé les participants à l’initiative. La CGT Paris et FO Paris exigent l’annulation des procès-verbaux et demandent audience au préfet de police et au directeur de l’AP-HP. Voici le communiqué.

Non à la fermeture des urgences de l‘Hôtel Dieu
Non au confinement des revendications
Oui à la liberté d‘expression et de manifestation

communiqué de la CGT Paris et de FO Paris

Alors que les hôpitaux se remplissent de patients nécessitant des traitements lourds, alors que des malades sont déplacés dans d‘autres régions et même à l’étranger, la décision de la direction de l‘AP-HP et de son directeur Martin Hirsch de fermer les urgences de l‘Hôtel Dieu apparaît comme une véritable provocation.

D‘un côté on déprogramme des hospitalisations jugées médicalement urgentes et prévues depuis des mois, souvent retardées depuis le printemps pour cause de première vague, et de l‘autre on se prive de la capacité d‘accueil du seul hôpital des 9 premiers arrondissements de Paris. Ce n‘est pas acceptable !

Face à cette décision brutale, une assemblée générale des personnels était prévue vendredi 6 novembre dans l‘hôpital. La direction de l‘AP-HP, peut-être même du ministère, a décidé de procéder à la fermeture des grilles de l‘hôpital, contraignant les participants à l‘AG à se réunir sur le parvis de l‘hôpital.

Les forces de l‘ordre, présentes en nombre – on est à deux pas de la Préfecture de police – ont alors entamé une série de verbalisations des participants. Aucune vérification des attestations n‘a été faite, seul l‘objectif de verbaliser, de faire régner la peur et d‘imposer le passage en force ont présidé à cette opération.

Coûte que coûte, ce gouvernement veut passer en force pour imposer pendant l’état d‘urgence, dont le caractère sanitaire est plus que douteux, une décision prise de longue date. Il tente de mettre en œuvre en pleine crise sanitaire ce qu‘il avait été contraint de repousser en 2013 devant le soulèvement des personnels mais aussi de la population. Honte à ceux qui organisent cela !

Les Unions départementales CGT et FO étaient présentes ce vendredi aux côtés des personnels. Elles soutiennent sans réserve les légitimes revendications des personnels de l‘hôpital, exigent la réouverture du service des urgences, la réaffectation des agents dans leur service et la mise à disposition de l‘ensemble des structures de soins pour la santé des habitants au coeur de Paris.

Elles exigent l‘annulation sine die des procès verbaux établis ce vendredi 6 novembre, la réouverture du service et décident, pour ce faire, de demander audience au Préfet de Paris ainsi qu‘au directeur de l‘APHP, M. Martin Hirsch.

Paris, le 12 novembre 2020