L’immigration ? Non.
L’insécurité ? Non.
L’identité nationale ? Non.
Tous les sondages le confirment : les principales préoccupations des français, ce sont les salaires, les pensions et le pouvoir d’achat, pas les délires de la droite extrême et de l’extrême-droite.
Par quel tour de passe-passe ces préoccupations ont-elles alors disparu du champ médiatique de la campagne présidentielle ?
La réponse est dans la question : nous savons qui détient les principaux médias et ce que ces médias colportent à longueur d’antenne.
Il nous revient, bien sûr, de remettre nos revendications au cœur du débat : c’est l’objectif de la campagne que mène l’ensemble de la CGT sur la question des salaires et dans laquelle l’UD de Paris s’est complètement investie.
Le 27 janvier constituait un tour de chauffe : il faut maintenant le transformer en bataille revendicative de longue haleine et pour cela, nous ne partons pas de rien : des grèves pour l’augmentation des salaires éclatent sur de nombreux lieux de travail et dans différentes professions. Cela montre bien que nous n’assistons pas à une simple préoccupation sondagière !
Nous devons créer les conditions pour que ces luttes convergent et se transforment en un mouvement d’ensemble : c’est le mandat que notre Comité général nous a donné. Et c’est l’objectif de l’assemblée générale des secrétaires généraux de syndicats que l’UD convoque le 3 mars.
Mais il est aussi de notre mission de dénoncer et de combattre la mainmise des intérêts privés sur la majeure partie des médias et maintenant de l’édition : cette mainmise, c’est le néolibéralisme et la « concurrence libre et non faussée » poussés au bout de leur logique qui l’ont permise.
Zemmour est une fabrication de Bolloré et ce dernier achète médias et maisons d’éditions. Ce n’est pas un hasard si le premier met à son programme la privatisation du service public audiovisuel : rien ne doit échapper à leur prédation.
Combattre leurs idées et celles de toute l’extrême droite, combattre leurs intérêts, leur racisme et leur misogynie, c’est combattre cette omniprésence qui met la démocratie et le combat syndical en danger de mort. C’est, surtout, combattre la déréglementation néolibérale dont Bolloré, ses créatures et ses concurrents ne sont que les rejetons.
Karl Ghazi, UD de Paris