Dans une gare parisienne, un travailleur fait l’objet d’un contrôle d’identité au faciès, en raison de la couleur de sa peau. Il est tôt, car on embauche de bonne heure sur les chantiers de construction. Dans la même gare, une travailleuse subit le même sort. Il est tard, car on travaille en soirée dans le secteur du nettoyage. Tous deux habitent en banlieue, dans des quartiers populaires, ceux-là même qui se sont embrasés à la fin du mois de juin. Leurs enfants, également visés par l’humiliation sociale et le harcèlement policier, ont pris part aux émeutes des banlieues à la suite du meurtre de Nahel Merzouk.
À quatre mille cinq cents kilomètres de là, des Palestiniennes et des Palestiniens subissent des contrôles d’identité à des checkpoints organisés par l’État israélien. Des années de violences racistes, de colonisation et de politique d’apartheid ont déshumanisé les relations entre l’État israélien et le peuple palestinien. Les oppresseurs montrent chaque jour aux opprimé·es qui sont les puissants, les dominants. L’acte de guerre – atroce – commis par le Hamas est exploité par le dirigeant d’extrême droite Netanyahu en vue de massacrer les Palestinien·nes de Gaza.
Retour à Paris. La surexploitation des travailleur·ses sans papiers est organisée par un patronat qui impose une compétition entre qui a des papiers et qui n’a pas de titre de séjour. Ces dernier·es sont les damné·es de la terre. Ils et elles se sont soulevé·es avec la CGT depuis le 17 octobre dans trente-trois entreprises franciliennes pour obtenir des titres de séjour et pour l’égalité des droits.
Le 23 septembre contre les violences policières et pour les libertés publiques, le 13 octobre pour les revendications sociales, le 18 octobre jour du lancement d’un mouvement coordonné de grève de six cents travailleur·ses sans papiers en Île-de-France, le 22 octobre en soutien au peuple palestinien, et bientôt le 25 novembre pour combattre les violences contre les femmes sont les dates d’un même combat contre les rapports de domination et les théories inégalitaires, pour la satisfaction des revendications.
À l’heure des débats à propos du projet de loi sur l’immigration, au moment où un enseignant a été tué à Arras, et alors que la macronie gouverne contre le peuple à coups de 49.3, les idées d’extrême droite semblent prospérer dans notre pays sur fond de racisme, d’antisémitisme et de haine sociale.
A contrario, le syndicalisme doit rassembler autour de luttes revendicatives visant à améliorer les conditions de travail et de vie. Opposons le principe d’égalité et les luttes sociales face à la haine et à l’imposture sociale de l’extrême droite.