Honte à Macron et à Darmanin ! Ils se sont alliés à Ciotti et à Le Pen pour faire voter une loi qui vise les étrangers et les immigrés. La CGT, cinq autres organisations syndicales, les collectifs et les associations, la gauche, les 201 personnalités, ont dit leur refus de cette loi qui stigmatise une partie de la classe ouvrière. C’est une vieille recette qui nous est servie par les apprentis sorciers macronistes : désigner des boucs-émissaires en temps de crise ; diviser pour mieux régner. L’Histoire nous apprend que ce vieux plat au goût amer peut générer une spirale de haine, avec des conséquences terrifiantes.

Alors que plus de 500 camarades travailleurs sans papiers se sont mis en grève le 17 octobre pour obtenir des titres de séjour, le gouvernement a choisi de s’allier avec le diable. Cette loi incite à la xénophobie et au racisme. Elle aura pour conséquence davantage de précarité et d’inégalités. Elle créera des situations irrégulières plutôt que de régulariser. Elle exclura des gens du logement social, les jetant ainsi à la rue. Des adolescents nés en France de parents étrangers, à l’âge où ils construisent leur avenir, se verront dire qu’ils doivent attendre la majorité pour peut-être acquérir la nationalité française. Avec la suppression de l’AME (aide médicale d’Etat), des personnes malades seraient condamnées à ne pas se soigner rapidement, ce qui serait dramatique pour elles et une vraie bombe sanitaire pour la société.

Le fait d’être français relève d’une projet politique autour des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. La CGT y ajoute la solidarité. Notre sécurité sociale prévoit l’égalité de traitement des assurés sociaux. Mais il serait plus difficile d’être naturalisé. Quant aux étudiants étrangers, ils ne seraient plus les bienvenus en France. Fini le rayonnement de la France ? On éteint les lumières ? Terminée également la politique d’accueil des réfugiés, en durcissant le droit des demandeurs d’asile !

Heureusement, les manifestations du 21 janvier ont été nombreuses dans toute la France, réunissant 150.000 manifestants en tout. Nous allons continuer la mobilisation, même si le Conseil constitutionnel invalidait une partie de la loi. Dans un même élan, l’UD CGT de Paris, FO, la FSU, Solidaires et la CNT organisent une journée de débats et de manifestation contre l’extrême droite le samedi 10 février à Paris.

La région parisienne est cosmopolite. Les idées suprémacistes, racistes, xénophobes, identitaires n’y ont pas leur place ; ni ici, ni ailleurs en France, ni ailleurs dans le monde. Au moment où la France se targue d’accueillir le monde entier à l’occasion des jeux olympiques, ne fermons pas la porte à toutes celles et ceux qui tiennent la société à bout de bras en travaillant dans le nettoyage, le BTP, la livraison, la logistique, la restauration, la sécurité, les services à la personne, la santé et tant d’autres professions.

Benoît Martin