Pour agrémenter un mois d’août finissant ou une rentrée de septembre, quelques idées de sorties qui ne manquent pas d’intérêt. Suivez le guide.
DES EXPOS
• Julia Pirotte
Juive polonaise, Julia Pirotte (1907-2000) s’engage d’abord dans la jeunesse communiste. À 17 ans elle est arrêtée pour son activité politique et passera quatre ans en prison. En 1934, elle fuit son pays avec l’aide du Secours rouge international. Séjournant en Belgique, elle y rencontre celui qui deviendra son mari, Jean Pirotte, ouvrier et syndicaliste, et commence une carrière de photojournaliste. En 1940, fuyant les nazis, elle s’installe à Marseille. Tout en travaillant pour la presse locale, elle rejoint la Résistance, et sera aux premières loges pour photographier la libération de Marseille.
Après la guerre, elle retourne en Pologne, et met un terme à sa carrière de photojournaliste dans les années soixante. Des années plus tard, ses photos, qui constituent un précieux témoignage politique et social, seront exposées à Varsovie, mais aussi à Paris, Arles ou New York. Vous pouvez les voir au Mémorial de la Shoah, 17, rue Geoffroy-l’Asnier, dans le 4e, jusqu’au 12 novembre.
• L’urgence climatique
Journaux, télévision, radio, l’urgence climatique est partout abordée, mais finalement, quoi de mieux qu’une expo pour s’imprégner de ce qui nous attend tous demain. Surtout quand elle est organisée avec le sérieux qui est celui de la Cité des sciences à Paris et le souci pédagogique qui est sa raison d’être. « Décarbonons », « Anticipons », « Agissons », ce sont les trois séquences de cette expo. Trois impératifs qui s’adressent aussi aux individus qui la parcourent mais aussi et surtout à la société dans son ensemble et donc au pouvoir politique qui seul peut mettre en œuvre le comportement collectif. L’avantage de l’expo, c’est qu’elle exprime par le visuel l’importance relative des problèmes. Ainsi, parmi les différentes émissions de gaz à effet de serre, c’est le transport aérien qui est le principal déterminant de l’empreinte carbone de la ville de Paris, du fait du nombre important de touristes étrangers venant visiter la capitale. Autre comparaison de grandeurs, l’impact carbone de différents aliments, où l’on voit la part énorme de la viande de bœuf. Interviews, infographies, projections diverses sont également proposées, tout comme un questionnaire pour calculer sa propre empreinte carbone. C’est intelligent, pas moralisateur, et c’est à la Cité de sciences, 30, avenue Corentin-Cariou dans le 19e, du mardi au dimanche de 10 heures à 18 heures.
DU THÉÂTRE
• Olympe de Gouges porteuse d’espoir
Une pièce due à Annie Vergne et Clarissa Palmer, qui n’en finit pas de jouer les prolongations tant elle a du succès. Pour découvrir ou mieux connaître Olympe de Gouges, pionnière en matière de féminisme, qui réclamera en 1791 une déclaration sur les droits de la femme et de la citoyenne, avant de périr sous le couperet de la guillotine en 1794. Son humanisme l’amènera aussi à combattre vigoureusement l’esclavage. Une figure de la Révolution.
À partir du 9 septembre et jusqu’au 16 décembre, le samedi à 19 heures (relâche le 23 septembre), au Guichet Montparnasse, 15, rue du Maine, Paris 14e.
• L’Éducation de Rita
Ou l’histoire d’une jeune femme, coiffeuse, qui veut pénétrer le monde de la culture par le biais des cours du soir. Et qui va tomber sur un prof désabusé, qui noie sa désespérance dans la bouteille. Une pièce anglaise à succès de Willy Russell (elle recevra le Laurence Olivier Award, l’équivalent de nos Molières), qui a donné en 1983 naissance à un film qui sera primé. Humour british assuré, mais pas que. Classes sociales, culture, émancipation, un menu de choix pour un grand moment de plaisir.
À partir du 7 septembre au Funambule Montmartre, 53, rue des Saules, Paris 18e.
• Derrière le hublot se cache parfois du linge
Collectif fondé en 2015 par Tiphaine Gentilleau, Claire Fretel et Chloé Olivères, La compagnie de théâtre Les Filles de Simone nous propose son nouveau spectacle. Sujet : le couple. Le titre de la pièce le laisse entrevoir : il n’est pas abordé sous un angle romantique. Et c’est tant mieux. Comment l’amour résiste-t-il au programme lavage-essorage ? L’intime aussi est politique, si l’on en croit les Filles de Simone. Et ion veut bien les croire.
Du 14 au 30 septembre au Théâtre 13 Bibliothèque, 30, rue de Chevaleret, Paris 13e.