C’est un constat amer dans une France qu’on aimait pour sa Déclaration des droits de l’homme, sa devise « Liberté, égalité, fraternité » et son modèle unique de protection sociale. Car une triste réalité s’impose : notre pays se comporte avec les militants syndicaux ni plus ni moins comme ces pays autoritaires où revendiquer et manifester peut vous envoyer en prison.
En effet, dans quel pays vient-on chercher chez eux au petit matin, sous les yeux de leurs proches ébahis et choqués, des responsables syndicaux ? Où envoie-t-on au tribunal des dirigeant·es d’organisations syndicales représentatives pour avoir mené sans aucune violence des actions collectives ? Où menace-t-on de sanctions celles et ceux qui osent faire entendre leur voix ? En France. Oui, nous parlons bien de la France de 2023, dirigée main dans la main par Macron et le Medef.
Plus rien ne doit dépasser, toute contestation doit être tue, dans la droite ligne de l’Angleterre de Thatcher. Les exemples de Sébastien Menesplier ou plus récemment de Myriam Lebkiri montrent que la CGT est particulièrement visée. Plus de mille militants de notre organisation sont aujourd’hui inquiétés. Face à ces attaques, il va falloir changer de braquet et durcir le rapport de force en impliquant les salarié·es visé·es eux aussi tous les jours pour avoir voulu faire valoir leurs droits, contester les politiques du patronat et combattre une « réforme » des retraites imposée aux forceps par un exécutif minoritaire.
Pendant ce temps, des milices fascisantes paradent dans les rues et tentent de faire justice en terrorisant les quartiers populaires. Les patrons, quant à eux, se sentent les coudées franches pour licencier ceux qui osent revendiquer.
On nous reprocherait d’exagérer ? Mais comment se nomme dans l’histoire un régime qui mélange harcèlement judiciaire, ultra-libéralisme et décomplexe une extrême droite qui bat le pavé ? Certains pourraient alors se demander pourquoi voter demain si celui qui a été élu par défaut en 2017 et 2022 pour faire barrage à l’extrême droite lui prépare dans les faits le terrain.
Dans cette période confuse, la responsabilité de la CGT est énorme et ne doit pas nous paralyser. Notre renforcement est la meilleure arme face aux attaques patronales. Les luttes pour les salaires se multiplient et la CGT se renforce. Celles concernant les travailleurs sans papiers sont exemplaires et proposent un chemin d’humanité dans une France qui se replie chaque jour un peu plus sur elle-même. Il faut poursuivre et amplifier toutes ces luttes.
On dit souvent que quand un militant est attaqué, c’est toute la CGT qui est attaquée. Cela ne doit pas être qu’un slogan mais implique l’action de toutes et de tous. Surtout, cela doit interpeller les salarié·es, qui doivent faire bloc. Front contre front, classe contre classe. Organisé, solidaire, fraternel, progressiste, humaniste, imaginatif, le monde du travail doit s’unir, se rassembler et aller conquérir son bonheur.