L’alliance constituée autour d’Emmanuel Macron veut poursuivre la politique néolibérale qui sévit en France depuis des décennies. Mais ce bloc politique est minoritaire par le résultat des élections législatives du début de l’été. L’arroseur fut arrosé.
L’alliance néofasciste dominée par le RN vole au secours du gouvernement Barnier lors de votes à l’Assemblée nationale, affirmant son soutien sans faille au patronat. L’extrême droite est même présente au gouvernement, avec un ministre de l’Intérieur qui ne cache pas ses haines et se réfère à la préférence nationale et emprunte des accents lepénistes et trumpistes lorsqu’il parle de la « mexicanisation de la France ».
Le Nouveau Front populaire s’appuie sur sa première place à l’Assemblée nationale et sur la défection des parlementaires macronistes (il est là, l’absentéisme !) pour tenter d’engranger quelques avancées à partir du programme du NFP que la CGT a soutenu en juin dernier.
Les batailles budgétaires, tant pour le budget de l’État que pour celui de la Sécurité sociale, mettent en évidence une fracture entre la défense des intérêts capitalistes et celle des revendications populaires. C’est le moment pour la CGT de redire ses quatre priorités stratégiques : les salaires et pensions ; l’abrogation de la réforme des retraites ; les services publics et leur financement ; l’industrie et l’environnement. Nous voyons dans ces quatre axes le moyen de la remobilisation sociale nécessaire à l’établissement d’un rapport de force en faveur des travailleur·ses.
Mais le contexte international est marqué par l’extension des guerres, par le néocolonialisme, par la montée des extrêmes droites, par le dépassement de la plupart des neuf limites écologiques planétaires. À cette montée des dangers s’ajoute une situation de destruction d’emplois en France en raison des défaillances d’entreprises et de la recomposition du capital. L’ampleur de ce phénomène évoque la crise économique de 2009.
Il convient de redonner de l’espoir en démontrant qu’une solution progressiste reste possible. Dans le monde et en France, de la grève des dockers de la côte est des États-Unis et du golfe du Mexique à la victoire des grévistes de l’hôtel Prince de Galles, des grévistes de la mine marocaine de Bou Azzer aux mobilisations françaises dans la santé et l’action sociale, de la révolte en Martinique contre la vie chère au courage de l’étudiante iranienne Ahou Daryaei, la résistance est là.
Nous devons nous sentir toutes et tous concerné·es par la lutte contre le patriarcat. Nous nous y engagerons en prenant part à la manifestation du 23 novembre pour nous opposer aux violences contre les femmes.
Enfin, notre rebond syndical devrait se traduire par le succès de la CGT aux élections TPE qui se dérouleront du 26 novembre au 9 décembre. Au-delà de la première place, nous visons une hausse de la participation par rapport aux scrutins précédents. Alors, tout le monde sur le pont !
Benoît Martin, UD de Paris